Pour les sans-logis, les poubelles des cafés, des restaurants, des magasins d’alimentation sont de véritables garde-manger, chaque soir on y trouve de la nourriture périmée.
Non sans humour, Sergueï nous explique comment lui et ses compagnons d’infortunes, victimes de la propiska, survivent.
Le menu en général se compose de conserves, de lait, de poisson, de viande, de pain, de fruits. Il suffit de connaître l’heure à laquelle les produits sont balancés, nous dit-il.

Un geste incompréhensible
Hélas, trop souvent, les gérants des négoces arrosent les produits d’essence, d’eau de javel, ajoute Sergueï.
Craignent-ils que nous protestions, que nous nous plaignons quant à la fraîcheur de la nourriture ?
Ils devraient savoir que la nourriture périmée est celle des sans-abris, des nécessiteux.

Récemment Nochlechka et le mouvement “la nourriture sauvera le monde” ont interpellé les points de vente de nourriture pour qu’ils facilitent la distribution des invendus. Lire article.

Dans la rue on mange cru
Parfois, des commerçants du marché Kuznechny me rétribue avec des produits « non conformes », des légumes, du poulet, du pain après que j’ai aidé à décharger leurs camionnettes, poursuit Sergueï.
Il ajoute : ceux qui ont trouvé une espèce d’abri plus ou moins permanent cuisent leur repas sur des tuiles chauffées. C’est rare car le plus souvent, dans la rue, on mange cru et froid.
Pour les repas cuisinés, il existe quatre centres administratifs payants et ceux-ci sont rarement accessibles aux sans-abris.

D’indispensables contacts
Ce n’est pas cas le cas du Bus de Nuit qui, chaque soir, apporte des plats cuisinés et chauds, du thé, du pain, parfois des douceurs et des fruits.
En quatre endroits de la ville, la maraude de Nochlechka alimente des centaines de sans-logis.
Ces contacts nocturnes sont indispensables pour les sans-logis, tant moralement que physiquement.

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