Nadejda

Une victime de la propiska

Le cas de Nadejda Grigoieva*, 56 ans,  représente bien ce que peut endurer une citoyenne russe, victime de l’administration de son pays natal.

 

En 1984 son mari est tué sur le front afghan. Chamboulée par cette tragédie, Nadejda Grigoieva perd son passeport intérieur.

 

Nadejda se retrouve seule avec sa fille en bas âge. Dans l’urgence elle est obligée de travailler encore plus et  n’entreprend pas  immédiatement les démarches pour récupérer ses papiers.

 

De ce fait, elle ne reçoit aucune rente de veuve de guerre, ne peux trouver ni un travail officiel, ni un appartement.

 

A la chute du régime soviétique, en 1991, Nadejda Grigoieva s’adresse aux nouvelles instances bureaucratiques et systématiquement, elle essuie refus sur refus car elle n’a pas de logement officiel, et donc pas de propiska.

 

Les années passent sans résultat. Les normes en vigueur à l’époque de l’URSS ont toujours court.  Nadejda et sa fille vivent dans des conditions très précaires.

 

 

Niet sur toute la ligne

En 2009, elle prend contact avec Nochlezhka. Là, les assistants sociaux lui expliquent les procédures à suivre afin de recevoir son passeport de citoyenne russe.

 

Une fois encore  rien n’y fait, Nadejda Grigoieva  se heurte à un mur. C’est niet sur toute la ligne.

 

Face à ce Xème refus, les services juridiques de Nochlezhka s’adressent à la Direction Fédérale du Service de la Migration et déposent plainte quant à l’inaction des préposés.

 

Cette réaction porte ses fruits, Madame Grigoieva reçoit une attestation d’identité qui lui  permet de déposer une demande d’établissement du lieu de résidence.

 

Mais le parcourt du combattant ne se terminent pas là. Les fonctionnaires restent de marbre, rien ne bouge.

 

 

Intimidations

De plus, Nadejda Grigoieva reçoit des intimidations de la part de ces mêmes fonctionnaires. Ils la menacent d’une amende de 2’500 roubles (76 francs) si elle s’avise de déposer  plainte au sujet de leur carence. Une somme considérable pour une personne dans le besoin.

 

Face à tant d’ineptie, les juristes de Nochlezhka se voient obliger de déposer deux autres plaintes auprès de la Direction fédérale.  Et ce n’est que suite à ces énergiques démarches que les fonctionnaires de ce service ont enfin daigné accomplir leurs devoirs.

 

Une autre année passe et finalement la procédure judiciaire permet enfin d’établir que Grigorieva est citoyenne russe et qu’elle réside de façon permanente, depuis l’an 1984, sur le territoire de la Fédération  de Russie.

 

Au mois de février 2013, Nadejda Grigoieva, poursuivait ses démarches afin d’obtenir son passeport de citoyenne russe.

 

* le nom réel est connu de Nochlezhka