L’hiver russe

A Saint-Pétersbourg l’hiver pour les sans-papiers sans-abris est une épreuve terrible. Une saison toujours fortement redoutée.
C’est le cas d’Olessia, 48 ans, que nous avons rencontrée aux abords de la Tente de la Survie. Une tasse de thé fumante lui réchauffe les main, Olessia nous raconte :

Subsister à tout prix
Depuis début décembre j’ai trouvé refuge ici à Kalininsky dans cette tente où je peux manger chaud. Les gens ne se rendent absolument pas compte ce que représente ce froid humide, ce vent venu de la mer qui tout le temps harcèle nos corps, nos esprits. Il en faut de la volonté pour arriver à survivre.
On se demande ce qui nous adviendrait sans l’aide de Nochlechka ?

Un témoignage confirmé par Alexandre 23 ans, lui aussi à la merci du froid mordant, lui aussi victime des singularités de la Propiska qui, à Saint-Pétersbourg, laisse plus de 60’000 personnes en dehors de tout filet social officiel.

Que c’est dur de se nourrir
Depuis près de deux ans je survis dans la rue. A ma sortie de l’orphelinat j’ai de suite été confronté à la problématique de ne pas avoir de papiers d’identités. (Rappelons qu’en Russie un grand nombre d’orphelins quitte ce lieu dénués de toute identité administrative avec toutes les conséquences qui en découlent).
Donc sans papier, poursuit Alexandre, impossible de trouver du travail stable et le plus dur est de se nourrir. Je recueille des bouteilles en plastique et en verre et je les apporte au point de collecte pour un gagne-pain de 60 roubles par jour (1,03 francs). C’est impossible de vivre comme ça.

Travailler au péril de sa vie
Cet hiver, le seul boulot que l’on m’ait proposé est de nettoyer la neige. Les services municipaux nous proposent, nous les sans-abris, de déblayer la neige sur les toits, sans aucun moyen de protection, pas de harnais, pas de corde, pas d’assurance, du travail au noir et tout cela pour des salaires miséreux. Il y a des gens qui tombent du toit, on n’en parle pas, car ils sont sans papier, ils n’existent pas.
Pour le moins je trouve un refuge dans la tente montée par Nochlechka.

Les tentes de la Survie
Rappelons que cet hiver Nochlechka a dressé trois tentes qui chacune peuvent accueillir quotidiennement une soixante de personnes qui y trouvent la sécurité humanitaire. Où elles reçoivent des repas chauds, des soins de premières nécessités, des habits adaptés aux grands froids.
Aidez-nous que ces refuges continuent tout au long de l’hiver.
Merci de votre généreuse solidarité, elle sauve des vies.
CCP No: 10-782369-3

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