Dima et le Bus de Nuit

C’est à l’occasion de la distribution de vivres du Bus de Nuit que nous avons rencontré Dima.
Il était là, un peu à part, un peu perdu dans la queue des sans-papiers sans-abris de tout âge. Il attendait son tour pour la soupe aux légumes.
Dima ne parle avec personne, mange à l’écart des autres. Apeuré, il nous raconte :
Ma mère était épileptique. C’’était terrible, surtout lorsqu’ elle était ivre ; elle buvait beaucoup, cela me terrifiait. De mon père je n’ai aucun souvenir. On m’a dit qu’il avait trouvé une autre femme et nous avait abandonnés.

Un dépotoir comme logement
Dans notre appartement, il n’y avait aucun meuble, rien, ni frigo, ni télé, ni lit ; on dormait sur le plancher. Il n’y avait que des bouteilles. Et jamais rien à manger.
Pour y remédier, j’ai commencé à mendier à l’âge de 4 ans. Je me suis débrouillé ; je me sentais presque comme un adulte.
Un jour, près d’une station de métro un policier m’a arrêté. Je me suis retrouvé à l’orphelinat de Pavlovsk dans la banlieue de Saint-Pétersbourg.
Ma mère est morte quand j’avais 8 ans ; je ne l’avais plus revue depuis mon arrestation.
A la sortie de l’orphelinat, j’ai voulu récupérer notre chambre. Impossible, un policier s’en était emparé et sans papier que faire ?
La spoliation du fonds de logement au profit de fonctionnaires et policiers de quartier véreux est monnaie courante en Russie et ce sont les enfants, les adolescents, les sans parents qui pâtissent le plus de la corruption étatique.

Ne pas crever de faim
Pour Dima, sans propiska, c’est la survie au quotidien, des petits expédients telle la récolte de pièces métalliques, (cuivre, étain, bronze) ou le lavage à la sauvette des parebrises aux feux rouges. Trois euros par jour, juste de quoi ne pas crever de faim et, pour dormir, des caves insalubres lui servent de refuge.
En guise de conclusion Dima ajoute : Heureusement il y a l’association Nochlechka et son Bus de nuit. Cela me permet d’avaler des repas chauds, d’avoir quelques médicaments lorsque je ne me sens pas bien, de recevoir du réconfort de la part des bénévoles.

Merci de soutenir l’achat du nouveau Bus de Nuit, c’est urgent.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et le GooglePolitique de confidentialité etConditions d'utilisation appliquer.