S’en sortir, une galère

Paradoxalement, cela n’est pas chose simple que de reconquérir une existence banale. Vous avez beau survivre dans des conditions épouvantables, retrouver une vie plus normale, un peu comme celle que vous vivez, n’est pas vraiment pas aisé souligne Yura sans-papier récemment sorti de taule.

Des fonctionnaires désespérés
Nous nous trouvons au Centre de Réinsertion de Nochlechka. Attablé à la cuisine, Yura nous raconte le parcours du combattant qui l’ont amené ici par fois.
La première tentative s’était soldée par un échec.
Tout a commencé lorsque le service pénitentiaire de Saint-Pétersbourg, désespéré du cas Yura, l’a expédié chez Nochlechka.
Une mesure des plus insolites qui soulignent, pourtant, à quel point Nochlechka est devenue une référence sociale pour l’administration de la ville.
Yura, très jeune, est tombé dans la délinquance, petits larcins, puis vols de plus grande envergures, Yura passe et repasse par la case prison.
Ses allers et retours carcellaires exaspèrent le personnel pénitencier. Pour une raison peu claire, il ne veut plus de lui.

Sobre ou rien
C’est qu’à peine sorti de taule, nous raconte Yura, je rejoignais mes potes de délinquance. Eux seuls m’accueillaient, m’offraient le gite et le couvert. En contrepartie, bien évidemment, je me devais de les seconder dans leurs fricfracs.
En arrivant en pleine nuit chez Nochlechka, nous étions au mois de novembre, quelle cramine, j’avais un peu bu pour me réchauffer. Pas question de pouvoir être accepté dans cet état.
Le gardien me l’a vite fait comprendre, un solide gaillard que celui-ci.
Il m’a donné un billet de métro et l’adresse de la Tente de la Survie à Shkipersky Protok sur l’île Vasilievsky en me conseillant de dessouler en chemin si je ne voulais pas passer la nuit en extérieur.

S’humaniser
Le lendemain après-midi j’ai rejoins Nochlechka et son Centre d’Accueil. Là, le service social s’est occupé de mon cas.
Ils m’ont parlé de leur Centre de Réinsertion, que cela serait une bonne option pour me permettre d’aller de l’avant, d’éviter, une fois encore, la prison.
Mais avant, ils m’ont conseillé de rester dans leur Centre d’Accueil, d’y dormir, d’y apprendre une certain sociabilisation, un quotidien différent des années passées derrière les barreaux, d’assimiler le vivre avec les autres, de partager et non pas, comme en taule, de se méfier de tout, à craindre l’humain.

Se réinsérer
Je vous l’assure cette période a été hyper difficile. Abstinence totale, une première dans ma vie de délinquant. Oh vous savez, en prison avoir de la gnole n’est nullement un souci.
Mon premier séjour à Mi-Chemin, (nom donné au Centre de Rééducation) s’est soldé par un échec. J’ai été expulsé, j’avais bu.
Il m’en fallu de la volonté pour accepter l’énorme connerie que j’avais provoquée pour deux ou trois gorgées de vodka. J’ai complétement déprimé.
Par chance, les psychologues m’ont donné une nouvelle opportunité.
Après les six mois de rééducation, de succès, de sobriété, Yura, avec le soutien de Nochlechka, a effectué un stage dans un restaurant populaire de Saint-Pétersbourg. Il y a appris un nouveau métier, aide cuisinier.
Yura nous raconte que son premier salaire lui a permis d’acheter un cadeau pour son fils.

Aidez-nous à les aider, votre soutien sauve des vies.

 

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