Martyre du système

Natalia illustre fort bien, malgré elle, le sort réservé à ceux qui, en Russie, perdent leur logement.
Ce fut terrible, nous dit-elle, j’ai peine à comprendre comment j’ai pu survivre.
En 2017, sa chambre est vendue. Le nouveau propriétaire la met à la porte séance tenante.
Et voilà Natalia sans propiska,
Natalia de ce fait perd son travail de secrétaire et se retrouve à la rue.
Lire les statiques du sans-abrisme.

L’errance comme seul refuge
Nous rencontrons Natalia à la blanchisserie de Nochlechka. Elle nous raconte son parcours malencontreusement si semblable à des milliers d’autres.
J’avais honte de mon statut de sans-logis, je n’en ai parlé à personne, et seule j’ai affronté les horribles rigueurs de la rue.
De plus, pour moi, mendier est un acte contre nature, pourtant j’ai bien dû m’y soumettre.
Je me rappelle d’une babouchka, elle eut pitié de moi, elle m’offrit deux sacs en plastiques pour que je puisse emballer mes chaussures, protéger mes pieds de l’humidité, avoir moins froid.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cette survivance peut être abominable.

Des cibles privilégiées
Natalia, 45 ans, a bien essayé d’alerter la police, de défendre ses droits mais sans le sésame administratif de la propiska, ce fut peine perdue.
Depuis la chute du régime communiste, il est courant de se faire escroquer, de se retrouver à la rue. La privatisation des appartements collectifs continue à être monnaie courante. Les escroqueries immobilières vont de pair.
Les locataires seuls, ou âgés, ou avec peu de relation, sont des cibles privilégiées.

Une froide nuit de décembre
Ce fut horrible, plus d’une fois j’ai pensé crever. Jusqu’au à ce jour de décembre 2018 où j’ai rencontré le Bus de Nuit.
Natalia apprend que Nochlechka peut l’aider.
Depuis, elle a trouvé refuge au Centre d’Accueil de l’ONG où les avocats se démènent pour lui retrouver une existence légale.

L’histoire de Natalia, nous rappelle qu’aujourd’hui encore, à Saint-Pétersbourg, ils sont plus de soixante mille êtres humains à être rejetés par le système administratif.
Soixante mille personnes à n’avoir aucun droit. Elles survivent dans des conditions exécrables.

Aidez Nochlechka, elle a besoin de vous, des centaines de personnes ont besoin d’elle.

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