Les bas-fonds

Savez-vous si quelqu’un a besoin d’aide ? Oui là-bas, traverse la cour, tu vas tomber sur Natalia.
En cette fin d’après-midi automnale nous avons retrouvé Artem, Vika et Karina, les médecins bénévoles de la brigade de Charity Hospital.

Des barraques ravagées
Autour de nous, un amoncèlement de bâtisses dévastées par on ne sait quelques mystérieux cataclysmes. Un champ de ruine où de rares murs, miraculeusement encore debout, cachent des résidus d’appartements.

Artem, Vika et Karina partent à la recherche de Natalia. Un vrai dédale de cours où s’amoncellent un incroyable fouillis de détritus, d’arbustes sauvages, de plantes folles.
Tapis sous un buisson, un homme, la jambe ensanglantée, souffre.
– Comment vous appelez-vous ? que vous est-il arrivé ? demande Artem tout en se penchant sur le membre abimé.
Nikolaï, j’ai été fauché par une voiture.

Un ersatz de piaule décomposé
Natalia se trouve dans une espèce de chambre où l’humidité du sol est si prenante qu’il en est difficile de respirer. Un fatras de vêtements, un tapis bigarré, habillent les murs, un plastique bouche la fenêtre. Il ne fait pas chaud, à peine cinq degrés.
Natalia pâti d’épilepsie, son compagnon d’une terrible rage de dent.
Qui êtes-vous demandent-ils hargneux ?
Nous sommes des médecins volontaires de Charity Hospital. Nous travaillons avec Nochlechka. Si vous avez besoin d’aide médicale, alors nous allons essayer de faire ce que nous pouvons.

Soigner même les sans-papiers
Il faut que vous alliez à l’hôpital formule Vika après une rapide auscultation, rendez-vous à l’hôpital Botkin, demandez le médecin chef Anatoly Kurkovsky, il vous soignera même sans-papier.
Karina ajoute : passez à Nochlechka, ils vous aideront à retrouver une identité.

Dehors, péniblement, Nikolaï, la jambe bandée, essaye de se remettre debout.
J’ai honte crie-t-il, j’ai trop bu. Quand je pense que Valentina Maryanovna (l’assistante sociale de Nochlechka) m’a tant aidé. J’avais nul part où aller. Elle m’a trouvé de la place au Centre d’Accueil.

Informer avant tout
La maraude se poursuit dans ce vaste espace d’abandon.
Encore une baraque où pas une fenêtre n’est intacte s’exclame Artem.
Nous y entrons. Au premier étage, un homme endormi que les médecins bénévoles réveillent doucement.
Vous avez besoin de soins ?
Non, dit l’homme en nous tournant le dos

Des salles vides en enfilade, des matelas posés à même le sol défoncé. Personne. Nous laissons des tracts prophylactiques.
Sur le chemin du retour nous croisons une bande de jeunes.
Karina les interpelle :
Prenez ces tracts, si vous rencontrez des sans-abris ici ou ailleurs merci de leur distribuer ces dépliants, ils contiennent des informations sur les soins médicaux, les lieux de repas et bien plus encore.
Très bien, nous nous en chargeons.
Spasiba bolchoï, paka, merci beaucoup, salut, leur répond Karina.

Nochelchka au cœur de l’entraide
Vika ajoute : La sensibilisation est le domaine le plus difficile du travail mais le plus important.
Nous essayons divers moyens pour que l’information circule, mais nous n’y arrivons pas toujours.
Il est important que le sans-papier sans-abri sache qu’il n’est pas seul, qu’il existe diverses structures pour l’aider, le soigner, l’abriter, Nochlechka en est le cœur.

La tâche est immense, soutenez-nous vous sauvez des vies.

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