Grelottant dans la nuit

Une bonne partie de la nuit, ils l’ont passée aux alentours du Centre d’Accueil de Moscou, dans le vent glacé de la capitale russe.
Discrètement, bien sûr, afin de ne pas déranger le voisinage qui toujours n’est guère heureux de l’installation de Nochlechka dans leur quartier.
Ces sans-papiers sans-abris ont hâte de rejoindre l’intérieur du bâtiment, de retrouver un lieu chauffé, accueillant.

Dans l’aube naissante
La scène se répète quotidiennement, le froid est partout, il s’infiltre partout.
Ils sont bien une trentaine ce matin à battre le pavé.
Sur le coup de 09h30, c’est l’ouverture des portes, la file d’attente s’est formée. Sergueï, le gardien, a distribué les tickets afin que les premiers arrivés soient les premiers reçus, éviter les inutiles bousculades.
Tout d’abord l’alcooltest avant de pouvoir gagner la salle d’attente où des thermos offrent à l’assemblée du thé chaud, sucré.

Injuste
Pour nous, explique Daria Baibakova, directrice de Nochlechka Moscou, il est très pénible de penser que toutes ces personnes doivent patienter pendant des heures dans une atmosphère aussi glaciale.

Nous aimerions pouvoir les accueillir également la nuit, mais impossible, nous n’avons pas la place.

Avoir des Tentes de la Survie comme à Peters, voilà déjà plusieurs mois que nous y pensons, cependant les tractations avec l’administration, pour l’instant, n’ont mené nul part.

En période grand froid, nous ouvrons aussi les fins de semaines. Uniquement comme refuge, sans nos prestations habituelles, d’aide sociale, d’avocat, etc. que l’on apporte du lundi au vendredi.
En effet, il est fondamental que nous puissions protéger au maximum ces malheureux.

Va chez Nochlechka…
C’est ce que m’a dit ma femme en me claquant la porte au nez. Eller m’a jeté dehors. En pleine nuit, en plein froid.
En désespoir, je suis venu ici. Me retrouver avec d’autres personnes a soulagé un peu ma peine, raconte Alexey rencontré devant le Centre d’Accueil.
Alexey à hâte d’être à l’intérieur. Sa nuit à la lueur des lampadaires l’a frigorifié. Sans sommeille, Alexey s’accroche à la bonne réputation de Nochlechka.
D’après ce que l’on m’a dit dans la file d’attente, ils vont pouvoir m’aider. Même peut-être à trouver un lieu où séjourner. Car retourner où j’habitais, il n’en est plus question, l’appartement appartient à ma femme

Mesures spéciales
Daria Baibakova poursuit : en général lorsque le thermomètre passe sous la barre du zéro, nous accueillons plus de monde que d’habitude, nous distribuons plus de nourriture, d’habits chauds. Nos douches sont prises d’assaut.

Nous faisons tout notre possible mais vaincre la pauvreté , induite très souvent par des problèmes administratifs (Propiska), est des plus illusoires tant que l’Etat ne la combattra pas.

A Moscou, ajoute Daria, il y a très peu de lieu où les sans-papiers sans-abris peuvent obtenir de l’aide, se réfugier de l’hiver.
Et avec les événements en Ukraine et leurs conséquences économiques, encore plus de gens se retrouvent démunis de tout.

Votre soutien est fondamental, plus que jamais en ces temps de grands froids.
Merci de votre aide, vous sauvez des vies.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer notre appui financier, il est des plus indispensables.

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