Crever de soif

Incroyable mais vrai, en Russie des centaines de milliers de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.
Se désaltérer tient de l’inaccessible.

A Moscou, à Saint-Pétersbourg, les sans-abris souffrent de la soif. Et pour cela, pas besoin que la météo affiche canicule.
Une nouvelle d’autant plus désespérante qu’elle n’évolue pas avec le temps.
Année après année, rien ne change, comme si le fait de survivre dans la rue dispensait de boire.

Sans une goutte toute la journée
Les sans-abris doivent ingurgiter les eaux contaminées des canaux, des rivières, avec les conséquences sanitaires que l’on imagine, entre autres souffrir de légionellose.
A l’arrêt du Bus de Nuit, Nadia, la trentaine, nous témoigne de son expérience :
J’ai appris à économiser, il faut qu’une bouteille d’eau me serve plusieurs jours. Mais quand il fait très chaud, très humide, j’ai vraiment très soif.
Parfois, n’y tenant plus, je m’abreuve dans un canal et après, le ventre me tenaille méchamment.
Il y a des jours où je crève de soif. Aujourd’hui, par exemple, je n’ai encore rien bu.
Il est 19h30, 24 degrés informe le thermomètre, une cinquantaine d’hommes et de femmes attendent la distribution de la précieuse boisson.

Un Graal liquide
Il y a seulement deux possibilités d’avoir de l’eau potable, ajoute Nadia.
Gagner un peu d’argent et acheter de l’eau, ce qui est loin d’être évident aux vues de notre condition, ou essayer de se rendre dans les toilettes d’un fastfood.
Mais si nos vêtements sont sales, difficile d y’entrer. Parfois, parmi nous, nous choisissons une personne qui a les vêtements les moins crasseux, il joue les porteurs d’eau.
Mais avec le Corona, c’est encore plus mission impossible.

De l’eau pour tous
Face à ces faits, Nochlechka lance, une nouvelle fois, son action de collecte et distribution d’eau potable.
Un appel a été lancé à la population pour qu’elle apporte des bouteilles d’eau.

Du 17 au 21 août, à Moscou comme à Saint-Pétersbourg, par le biais des Bus de Nuit, des centaines de bouteilles d’eau sont réparties.

En menant cette opération, nous explique Alexandra Popova, assistante sociale chez Nochlechka, nous ne récoltons pas seulement de l’eau potable pour les sans-abris, nous rappelons à la société les terribles conditions dans lesquelles survivent les sans-logis.
Notre initiative humanitaire sensibilise les citoyens afin que, progressivement, leurs préjugés portés sur les sans-abris se modifient et surtout, bien sûr, notre distribution permet à des hommes, à des femmes, de boire sans s’empoisonner.

Soutenez-nous, notre tâche est immense, vous sauverez des vies.

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