Littéralement on peut mourir de soif dans les rues de Moscou ou de Saint-Pétersbourg.
En ces villes, ils sont des dizaines de milliers de sans-papiers sans-abris à ne pas avoir accès à l’eau potable.
Agir
Face à l’inaction des services sociaux étatique qui perdure depuis de très nombreuses années, Nochlechka essaye d’atténuer ces néfastes effets par la distribution de bouteilles d’eau.
En juillet, parfois en août, suivant la rigueur du thermomètre, nous répartissons des milliers de litres.
Pour y remédier, cet été 2022, nous avons distribué 1902,5 litres d’eau à Moscou et 3240,9 litres d’eau à St. Pétersbourg.
L’eau est remise par nos Bus de Nuit.
Contrairement à une croyance, l’été est aussi dangereux que l’hiver pour les personnes à la rue.
L’étuve microbienne
En été, en période de fortes chaleurs, les deux principaux risques auxquels sont confrontés les sans-abris sont la déshydratation et l’hyperthermie.
Les sans-logis, surtout ceux qui ont une dépendance à l’alcool, ne pensent pas à boire suffisamment d’eau explique la doctoresse Lana Zhurkina de Charity Hospital.
Elle ajoute : de plus certains gardent tous leurs habits sur eux, ce qui provoque une augmentation de la chaleur corporelle provoquant des ruptures de la conscience pouvant entraîner un coma dans les cas les plus graves.
Mais plus souvent, cette perte de vigilance cérébrale débouche sur de multiples accidents.
De plus, avec cette macération du corps, la chaleur humide facilite l’infection de certaines plaies ou aggrave les maladies de peau dont souffrent les personnes à la rue.
S’empoisonner
Nochlechka rappel l’immense problème de l’accès à l’eau pour les sans-abris.
En Russie, les citoyens russes sans-papiers sans-abris n’ont aucun accès à l’eau et les rares points de distribution leur sont, la majeure du temps inaccessibles faute de papiers d’identité.
Andreï Chapaev, responsable des actions humanitaires, nous informe que : les sans-abris sont obligés, trop souvent, de boire l’eau des cours d’eau fort pollués de la ville (des rivières et des canaux) ce qui a évidemment des effets néfastes pour leur santé.
Marina Kolmakova de Charity Hospital abonde dans son sens : les sans-abris en se désaltérant avec l’eau polluée attrapent diarrhée, gale, hépatite, teignes, pyodermite, conjonctivite, otites, salmonelles, amibes, rotavirus.
Maria Kolmakova ajoute : si l’eau est indispensable à toute vie, elle peut être également vecteur de nombreuses maladies et parfois provoquer la mort.
Pas une goutte de toute la journée
Rencontré à côté du Bus, une bouteille d’eau à la main, Pavlov, la cinquantaine, le visage buriné par la survie, nous parle de son calvaire :
Il y a seulement deux possibilités d’avoir de l’eau potable. Gagner un peu d’argent et l’acheter, ce qui est loin d’être évident aux vues de notre condition, ou se rendre dans les toilettes d’un restaurant de fastfood. Mais si nos vêtements sont sales, difficile d’entrer et de boire l’eau aux toilettes. Parfois, nous choisissons entre nous une personne qui a les vêtements les moins crades et il joue les porteurs d’eau pour nous tous.
Il y a des jours où je ne peux rien acheter à boire, où je crève de soif. Aujourd’hui, par exemple, je n’avais rien bu avant 19h30.
Hydrater tout en informant
Pour mener à bien cette action, Nochlechka lance à la citoyenneté un appel aux bouteilles d’eau.
En menant cette opération, nous explique Alexandra Popova, assistante sociale chez Nochlechka, nous ne récoltons pas seulement de l’eau potable pour les sans-abris, nous rappelons à la société les terribles conditions dans lesquelles survivent les sans-logis.
Notre initiative humanitaire sensibilise les citoyens afin que, progressivement, leurs préjugés portés sur les sans-papiers sans-abris se modifient et surtout, bien sûr, notre distribution permet à des hommes, à des femmes, de boire sans s’empoisonner.
Le sans-abrisme n’a pas disparu le 24 février
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Il sauve de nombreuses vies.
Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer notre appui financier, plus indispensable que jamais.