22-10-2010 Le bannissement ?

Actuellement à Saint-Pétersbourg, certains politiciens haut-placés tentent de mettre à l’indexe les plus défavorisés. Une façon cynique et populiste de résoudre l’absence étatique de soutient social aux déshérités. 

 

Criminaliser les sans-papiers

Dans cette ville, le 12 octobre dernier, a eu lieu une table ronde au niveau gouvernemental organisée par le Comité de la légitimité sur la question de la prophylaxie, de la mendicité et du vagabondage, avec la participation des représentants du Métro, du Ministère public, du Comité de la politique sociale et de l’UFMC.

 

Le but de cette réunion : stigmatiser  ou pas les citoyens russes sans-papier, sans-abri.

 

Certains représentants du Ministère public, de l’UFMC et du Ministère des affaires intérieures ont affirmé qu’il n’est pas possible de préconiser  des mesures globales et répressives.

 

En effet, les situations sont divergentes et les conséquences de solutions radicales peuvent être catastrophiques.

 

Eradiquer les parasites

Cette opinion n’est pas suivie par le vice-gouverneur  de la politique sociale de Saint-Pétersbourg.

 

Prétextant que l’initiative d’un durcissement du Code pénal et administratif répond à une demande des habitants de la ville, il rétorque que : « Les mendiants relèvent  du domaine de la criminalité car ces personnes ne donnent pas d’informations sur  les bandes qui les exploitent. »

 

De son côté, Serguei Yourievitch, responsable du comité d’experts sur la politique sociale a dit :

 

« Le système des services sociaux destiné aux sans-abri est trop cher et excessif. Il faut se limiter aux services de base et démonter tout le système. La plupart des sans-abri sont des gens capables de travailler mais refusent de le faire. Ce sont des parasites, et il faut éradiquer ce phénomène. »

 

Pour les représentants du Metro, le but est clair : « Ne pas laisser entrer les handicapés en chaise roulante, surtout les « non-locaux ».

 

Pas de malodorants dans le métro

Dans les règles de l’utilisation du Metro se trouve un article qui interdit l’accès aux personnes portant des vêtements souillés. Ceci n’est pas suffisant et ils estiment qu’il faudrait ajouter d’autres critères encore, par exemple concernant les malodorants. Ces délégués sont en train de créer un groupe de travail afin de modifier le Code administratif en limitant l’accès des mendiants et des clochards.

 

Lorsque les délégués ont passé la parole aux ONG pétersbourgeoises invitées, la plupart des partisans des solutions radicales étaient déjà partis.

 

De plus, une autre loi est mise en discussion. Elle concerne l’enregistrement des séjours temporaires dans tous les endroits possibles de la cité.

 

Dans quel but et qu’elles en seront les conséquences ?

 

Même si ces mesures ne sont pas de suite appliquées, elles démontrent un durcissement théorique de la politique de la ville à ce sujet.

 

 

Cette tentative de criminaliser le sans-papier, sans-abri est un retour à l’époque soviétique. Même la phraséologie utilisée « parasite » rappelle ces temps anciens. Il est vrai que les élections parlementaires de 2011 et de la présidentielle de 2012 se rapprochent et peuvent expliquer ces pitoyables professions de foi.