Viktor Andreyevich

Bonjour comment allez-vous ? Viktor Andreyevich sursaute, vous m’avez fait peur, on ne voit pas grand monde par ici.

Un vaste fouillis herbeux
Nous nous trouvons dans la banlieue de Saint-Pétersbourg, à Kurortnyy, au milieu d’un vaste fouillis herbeux, de quelques arbrisseaux malingres et de ruines de datcha.
Nous accompagnons la brigade de Hospital Charity, qui aujourd’hui se résume à Karina, cette jeune médecin volontaire.
Elle a décidé de venir fouiner dans le coin, pensant bien qu’il devrait abriter quelques sans-papiers-sans-abris.

Retrouvailles
Viktor Andreyevich assis dans un fauteuil fatigué, fixe un feu poussif.
Vous vous rappelez de moi ? demande Karina. Nous nous sommes déjà rencontrés plus d’une fois. J’étais déjà passé par ici il y a un an et il y a quelque mois encore je vous ai ausculté dans l’une des tentes de survie, celle qui était plantée à Obukhovo.
Ah oui rétorque Viktor Andreyevich, c’était un soir de janvier, il faisait très froid, vous, les médecins, aviez beaucoup de travail.

Tous n’ont pas survécus
À ce moment-là, je savais déjà que certaines des personnes sans-abris avec qui j’avais partagé, en été et en automne, une maison à l’abandon, n’avaient pas survécu au froid de décembre.
Quand on s’est vu dans la tente
, ajoute Viktor Andreyevich, l’hiver était loin d’être terminé. Combien de sans-abris ont-ils péri ?
Quelle chance le simple fait de pouvoir se réfugier dans un endroit chaud et avec un bol de soupe, des médecins qui s’occupent de vous, des bénévoles qui nous donnent leur amitié poursuit Viktor Andreyevich.

Vous voulez une tasse de thé ?
Victor Andreevich verse de l’eau dans une bouilloire, attise le feu. Karina commence à discuter de détails médicaux, sur une chaise un miroir, de la mousse à raser, un rasoir. En arrière-plan un semblant de bicoque dont le mérite est de protéger des intempéries.
Nochlechka a-t-il déjà ouvert ? – demande soudain Viktor Andreevich.
Sur Borova ? Demande Karina avec surprise.
Non, où était la tente.
À Obukhovo ?
Oui
Ah, c’est ça. L’abri de nuit. Oui, il y a deux mois, il a ouvert.
Et c’est comment ?
Le bâtiment, lits superposés, nourriture, médecins deux fois par semaine, il y a des prises de courant.
Et même des lits ?
Oui, également des douches et des machines à laver.
Il y aura aussi des tentes, mais en hiver, en octobre, bientôt, répond Karina.
Besoin d’y aller ! affirme péremptoire Victor Andreevich.
C’est sûr, dit Karina ici dès que le froid arrive ce n’est plus possible de survivre. Puis-je regarder dans votre maison ?
C’est qu’elle est en désordre
Je fais vite.

On aimerait tellement en faire plus
Dans la masure, plusieurs personnes doivent s’y être réfugiées, de nombreux signes de vie jonchent les diverses pièces. Sur une table, un fouillis d’électronique, des ordinateurs dépiautés. Sur une corde quelques vêtements sèchent.
Karina laisse des prospectus et nous partons.
Paka, paka, aurevoir Viktor Andreyevich.
Karina décide de revenir, mais pas dans l’après-midi, en soirée, il y aura plus de monde.
Sur le chemin du retour elle se confie :
En fait, que puis-je offrir à Viktor Andreyevich? Ou aux autres sans-papiers sans-abris ?
Les aider non seulement prophylactiquement, mais dans la recherche d’un travail, de restaurer leurs documents, de louer un logement, faciliter les visites à des parents éloignés ?
C’est à quoi s’emploie Nochlechka mais on aimerait pouvoir élargir cette aide, c’est qu’ils sont si nombreux ces déshérités.
C’est regrettable que l’Etat ne soit pas plus présent, que l’on ne puisse pas s’occuper d’eux plus rapidement
.

La tâche est immense, soutenez-nous vous sauvez des vies.

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