Oui, trois cent mille personnes privées d’enregistrement administratif à Saint-Pétersbourg.
Cette population fantôme a augmenté exponentiellement à mesure que la ville s’est amplifiée, modernisée.
Plus de 60’000 sans-abris
Tous ne sont pas des sans-logis, mais pour tous, l’absence de propiska signifie ne pas avoir les mêmes droits que le citoyen russe lambda. Rappelons que Saint-Pétersbourg compte plus de 60’000 citoyens russes sans-papier, sans-abri.
Chassés de chez eux et donc sans-papier
L’extension de la ville a non seulement attiré bien du monde des provinces alentours à la recherche de meilleures occasions économiques mais le fait même de cette croissance engendre des habitants qui se retrouvent chassés de chez eux et donc sans propiska.
C’est le cas de Valery Ivanovitch Novichenko.
Des clopinettes
Valery Novichenko, 65 ans, résidait pas très loin du stade Petrovsky, celui du Zénith mais aussi celui qui allait accueillir la Coupe du Monde de foot. Valery était employé de la brasserie « Bavière ». Un jour on l’a prévenue que d’ici 2018 la maison où il logeait serait démolie.
Les deux chambres de Novichenko dans un appartement communal ont été estimées à 1,9 millions de roubles. À titre de comparaison, à Saint-Pétersbourg, le prix le meilleur marché d’une chambre sur le marché est de 2,15 millions de roubles.
Bref, on offrait des clopinettes pour que Valery Novichenko décampe.
Valery Novichenko, conscient de l’arnaque, sachant qu’avec cette somme il lui serait des plus difficiles de retrouver un logement similaire a joué la montre, refusant de quitter les lieux comme les autres locataires.
Le Mondial approchant, les promoteurs l’on fait expulser manu-militari. Et depuis, Valery Novichenko est venu grossir cette masse de population, 300’000, démunie de toute identité administrative puisque sans logement officiel.
Le Centre juridique de Nochlechka s’efforce de résoudre ce type d’injustices.