Ce qui me fascine le plus est l’occasion de relativiser ma vision du monde, de dépasser ma zone de confort , souligne d’emblée Tatiana.
Tatiana est bénévole chez Nochlechka Moscou depuis le printemps 2020 déjà. Et c’est cette curiosité de connaître d’autres réalités qui avant tout l’ont attirée à l’ONG.
Un engagement solidaire
Dès les premiers instants, j’ai adoré faire du bénévolat en raison des compétences inattendues que vous découvrez et appliquez immédiatement.
Au fil des ans, j’ai emmagasiné mille choses, entre autres à emballer des assiettes à grande vitesse, à remplir des sacs sans perdre une seconde, à scanner la fraîcheur du pain.
En trois ans, j’ai appris à être efficace. Mais aussi, en distribuant des pantalons, des survêtements, des T-shirts et des jeans, j’ai étoffé mon vocabulaire de nombreux synonymes pour ces vêtements. Et surtout, j’ai étonnamment enrichi ma mémoire de nouveaux visages, des noms de famille et les parcours qu’ils racontent, explique, joyeuse, Tatiana.
S’ouvrir au monde
Le lundi, Tatiana trie les habits récoltés et s’occupe de leur distribution. Les autres jours de la semaine, elle participe au Bus de Nuit dans les rues de Moscou.
Et quand l’occasion le demande, quand des événements sont organisés, Tatiana est aussi présente les fins de semaine.
Après ces trois ans d’expérience, je défini le bénévole ainsi : quand une personne n’a pas peur de la différence, accepte de faire confiance à l’autre et à soi, se détend face à des univers inconnus, parle sans crainte à autrui et même est disposée à le critiquer ou plaisanter avec, en l’occurrence le sans-papier sans-abri, cette personne est prête à être un bon ou une bonne bénévole.
Tatiana ajoute, par notre engagement, nous les bénévoles découvrons cette réalité inconnue d’une très large partie des moscovites, cette très grande difficulté de n’être personne.
Une main d’œuvre essentielle
Nochlechka ne pourrait tout simplement pas exister sans l’indispensable apport des bénévoles. Multiples rouages de l’organisation humanitaire, les bénévoles se comptent par centaine.
Leur moyenne d’âge tourne autour de la trentaine. Etudiants, professionnels, les horizons personnels sont variés.
Via WhatsApp, les réseaux sociaux, une liste de présence hebdomadaire est établie.
Ils collaborent activement, entre autres, à la tournée des Bus de Nuit, à la distribution d’habits et aux diverses manifestations de sensibilisation, aux premiers soins d’urgence aussi.
Une empathie sincère
Je pense que nous aidons différemment. Nous ne sommes jamais condescendants.
On aborde nos clients toujours poliment et cordialement. Nous sommes toujours à leur écoute et même si avec le Bus de Nuit nous n’avons guère de temps, car nos divers arrêts sont minutés, nous essayons de passer ce court moment ensemble en tant qu’humains.
Pour nous, bénévoles, il est très important d’entendre ces sans-abris, d’enregistrer leurs besoins. Ce sont eux qui savent ce qui leur manquent, pas nous. Ce sont eux qui nous expliquent comment les aider. C’est comme ça que ça marche.
D’autant plus qu’aucun de nous ne sait ce que signifie le vivre correctement et encore moins survivre dans la rue, conclut Tatiana.
Notre tâche est immense, aidez-nous à sauver des vies.
Important : malgré les embûches du boycott, nous arrivons toujours à transférer votre appui financier.