SOS

Cette période de fêtes est synonyme de grands désarrois pour les sans-papiers sans-abris. Plus que jamais, ils ressentent leur exclusion sociale.
Le mot que Daria Baibakova, la directrice de Nochlechka Moscou a reçu cette fin de semaine nous le rappelle.

Message de détresse
Bonjour Daria, je m’appelle S. et je suis à Moscou. J’ose vous déranger car je suis en plein désespoir, on m’a parlé de vous. Aujourd’hui, je me trouve dans la rue depuis déjà quelques jours, c’est terrible.
Je n’ai pas pu rembourser le microcrédit de mon appartement, mon compte bancaire a été bloqué, le loyer n’a pu être versé, le propriétaire sans patience, ni pitié, m’a expulsée séance tenante, j’ai à peine pu prendre avec moi quelques habits. J’ai tout perdu.

Main tendue
J’ai un diplôme d’études supérieures et je ne bois pas. Si vous pouvez m’aider, merci de me contacter sur WhatsApp, écrit encore Madame S.
Lorsque j’ai lu cet appelle au secours, j’y ai répondu immédiatement, raconte Daria Baibakova. J’ai indiqué l’adresse de notre service de soutien psychologique, expliqué les aides que nous offrons et proposé que cette femme vienne voir une de nos assistantes sociales.
En me rendant au bureau ce matin-là, je repense à tout ce que résume ce simple message d’une inconnue nommée S, la tragédie des sans-abris, comme il est si facile de se retrouver démuni de tout.

Oser
Les personnes ainsi propulsées sans crier gare dans la précarité trouvent devant elles, en quelques instants, une montagne de difficultés diverses impossibles à gérer. Une situation terrifiante que de devoir survivre dans la rue. Rien, absolument rien ne nous y prépare, poursuit Daria. La solitude, la fatigue, la peur de l’inconnu. Dans un tel tourbillon anxiogène, il en faut aussi du courage pour demander de l’aide. Souvent, trop souvent, la personne est si démunie qu’elle se trouve comme paralysée, de plus, appeler “au-secours”  est souvent perçu comme une honte. Oui, il en faut de la volonté pour réagir. Et une sacrée dignité.

Les aider
Madame S m’a répondu, et quelques heures plus tard elle était à notre Centre d’Accueil. Nos services vont s’occuper d’elle. Tout faire pour que son appartement, ses affaires lui soient restitués. En attendant, nous allons l’accueillir dans notre Centre réservé aux femmes.
Une de sauvée, me dis-je, mais aussi, en ce moment même elles sont des milliers de madames S. en pleine misère. Même en aidant à préserver des vies, quelques-unes, on se sent si impuissant devant la catastrophe qu’est le sans-abrisme, encore plus en hiver.

Depuis 35 ans, nous faisons tout pour leur venir en aide. Notre tâche est immense, soutenez-nous pour qu’ils retrouvent espoir.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer votre appui financier.

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