Sans rémission

En Russie le moindre faux pas existentiel peut très vite vous conduire à la rue. Le parcours de Dmitri, 32 ans, nous le démontre une fois encore.

La cassure
Dmitri est né en Sibérie, à Norilsk. Après l’école, il rejoint l’université à Saint-Pétersbourg, où il essaye de combiner des études en philosophie avec le travail. Divers boulots pour payer son université.
J’ai vécu une vie normale, normale et moyenne, je louais une chambre raconte Dmitri. Hélas ce fut trop difficile d’harmoniser les études et le travail, de trouver des emplois à mi-temps, j’ai dû, la mort dans l’âme, laisser tomber les études.
C’est pourquoi j’ai essayé de créer ma propre entreprise. J’ai décidé de vendre des voitures, mais je n’ai pas réussi, le négoce fut un échec. J’ai tout perdu, j’étais endetté. Je me suis effondré sur tous les plants, personnel, financier, tout.

Au bout du rouleau
Dmitri tente de se suicider. Il se retrouve en clinique psychiatrique. A sa sortie il n’a plus de papier. Il a perdu aussi son appartement.
Plein de volonté il essaye de remonter la pente mais sans Propiska comment faire ? Les petits boulots aux noires ne le permettent que trop rarement, d’autant plus que souvent le travailleur n’est même pas payé à la fin du contrat.
Après l’hôpital, je me suis retrouvé sans hébergement, toutes mes affaires avaient de plus été mises à la poubelle se rappelle Dmitri.

Dmitri n’existe plus
Je n’avais nulle part où aller, je n’avais plus de téléphone, ni d’argent. J’ai essayé de trouver du travail, de la nourriture. Je n’avais plus rien.
Si vous voulez être engagé, vous devez garder un aspect présentable. Je me lavais me rasais, me mettais au net dans un centre commercial, dans les toilettes. Tout cela semble assez simple, mais cela prend beaucoup de temps et d’efforts.
Alors le jour où l’on m’a volé le salaire qui m’était dû, j’ai baissé les bras. Je suis devenu un sans-abri.

Nochlechka en lieu et place de l’Etat
Nous sommes en novembre, le froid est intense, Dmitri entend parler de Nochlechka et de ses tentes de la survie. Là il trouve réconfort et chaude alimentation. Là surtout il apprend qu’il peut séjourner au centre d’accueil de Nochlechka.
En ce lieu, les avocats de l’ONG travaillent à lui retrouver son identité. Six mois après c’est chose faite. Aujourd’hui Dmitri est à nouveau un citoyen comme les autres, il a ses papiers, un travail et récemment a emménagé dans son chez lui.

Merci de soutenir Nochlechka

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et le GooglePolitique de confidentialité etConditions d'utilisation appliquer.