Piotr, le ressuscité

Toute ma vie j’ai été ballotté. Mon enfance fut qu’une suite de villes garnisons où mon paternel œuvrait comme militaire.
Ce perpétuel mouvement a influencé toute mon existence. A tel point que je fus incapable de terminer mes études dans un collège technique, nous raconte Piotr rencontré au Centre de Réinsertion

La gnole comme point fixe
Très vite, l’alcool fut mon seul point d’encrage. A la mort de mes parents, j’ai vendu leur appartement, m’en suis procuré un plus petit et le reste, presque tout le reste, je l’ai bu.
Evidemment, assez vite, je me suis retrouvé économiquement à sec et me voilà débarquant à Saint-Pétersbourg avec quelques kopecks dans les poches et plus aucune illusion pour la suite.

Un besoin d’humanité
Piotr intègre le Centre en juillet 2019 après avoir zoné dans les rues de la ville, sans-papier aucun.
Comme nous le savons, être sans-papier sans-abri, survivre dans la rue, ont des conséquences terribles. Souvent, pour affronter cette impitoyable réalité, le sans-logis ingurgite alcool et produits de synthèse.
Le Centre de Réinsertion accueille 14 personnes. Ils y reçoivent soins, gîtes et couverts. La durée maximale du séjour est de six mois. La réhabilitation est basée sur les principes de l’association des Alcooliques Anonymes.
Elle comprend des sessions individuelles et en groupe avec des conseillers en toxicomanie et des psychologues.

Funeste covid
Ce Centre a été ma planche de salut. Non seulement aujourd’hui je suis sevré, plus une goutte d’alcool depuis mon arrivée ici. Vingt mois sobre, vous vous imaginez ?
En ce laps de temps, non seulement les avocats de Nochlechka m’ont retrouvé des papiers, mais j’ai aussi suivi un apprentissage de gestion du personnel et, dès la remise du diplôme, j’ai travaillé en tant qu’administrateur d’une auberge.
Hélas le virus est arrivé.
Mi-octobre 2020, l’auberge ferme et revoilà Piotr chez Nochlechka.
Je ne me suis pas découragé, j’ai trouvé, en décembre dernier, un travail temporaire d’ouvrier, cela me permet d’être autonome, d’avoir une chambre louée.
Bien évidemment, mon plus grand souhait actuel est que cette crise sanitaire cesse, que je puisse démontrer mes capacités dans la gestion du personnel.

Des types comme moi
De toutes les façons, je ne peux que louer Nochlechka, tout le travail qu’elle accomplit quotidiennement pour des types comme moi, à la dérive, dénués de tout, même d’identité.
Leur Centre de Réinsertion m’a sauvé la vie, soutenez-le.

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