Impitoyables fonctionnaires, peu importe qu’il gèle encore, l’heure c’est l’heure, les abris chauffés doivent plier bagages.
La dictature de l’agenda
A Saint-Pétersbourg, en ce début avril, les températures nocturnes oscillent autour des moins dix. Dans cette ville ce ne sont pas les degrés Celsius qui motivent les décisions administratives mais le calendrier.
Il en va pour les tentes comme pour les appartements. En effet, le chauffage central qui alimente une grande partie des logements pétersbourgeois lui aussi est tributaire de cette dictature de l’agenda avec, bien évidemment, des conséquences nettement moins tragiques.
Plus de 1’300 personnes
Du 1er novembre 2017 au 30 mars 2018, les trois Tentes de la Survie, sur l’île Vasilievsky et dans les districts de Kalininsk et Frunzensky ont accueilli à ce jour plus de 1’300 personnes. Certains y passaient de nombreuses nuits d’affilées, d’autres une fois ou deux. En tout c’est 12’000 passages qui ont été enregistrés, 12’000 repas qui ont été distribués.
Votre générosité a sauvé des vies. Soyez en vivement remercié
Night Heaven, un abri pérenne
Pour que les sans-logis ne soient pas ainsi à la merci d’absurdes décisions, depuis une année Nochlechka est à la recherche d’un lieu pouvant abriter un container modulable.
Andreï Chapaev, responsable des projets humanitaires de l’ONG nous explique :
Les nuits à Pétersbourg sont froides, humides, même en été. Un refuge chauffé accessible toute l’année est nécessaire pour que les sans-abris puissent rester en bonne santé, dormir correctement, être propres sur soi et avoir la force de s’en sortir, de quiter la rue.
Urgence humanitaire versus immobilisme administratif
Pour ce faire, voilà plus de douze mois que nous sommes en tractations avec l’administration. À chaque fois que nous pensons toucher au but de nouveaux obstacles paperassiers ralentissent le projet que nous baptiserons ” Night Heaven “.
Ce refuge ne sera pas une tente mais un container modulaire, où chaque nuit, une trentaine de personnes pourront dormir au chaud et en toute sécurité. De plus, ils auront des toilettes, des douches et des machines à laver le linge.
L’attitude de l’Etat est incompréhensible. Non seulement notre ONG se charge du travail qu’il ne veut pas faire mais en plus cette administration ne nous facilite rien, c’est kafkaïen ajoute Andreï.