Né sans-papier

Andreï dès sa naissance n’existe pas. Pour une raison inconnue ses parents ne l’enregistrent pas.
Andrei est né au Kirghizstan soviétique, il y a de cela 44 ans. Il a trois mois lorsque sa mère meurt. Des années durant son père le ballotte de conquêtes en belles-mères de passage souvent peu aimantes avec ce rejeton.

De la glace au chocolat pour tous
Des petits larcins ponctuent cette enfance troublée dont un fait arme qu’Andreï n’oublie pas : « je pique des sous au voisin et j’offre à toute ma classe des glaces au chocolat. Cela m’a valu un beau succès tant bien même qu’après, mon père m’a frappé avec sa ceinture, mes fesses s’en souviennent encore ! »
A quinze ans il se retrouve à Saint-Pétersbourg.

On connait la chanson
A la chute du régime communiste, Andreï, par le biais de l’école professionnelle, essaie d’avoir un passeport de la Fédération de Russie, une pièce d’identité. En vain. Et sans papier tout avenir est bouché. S’ensuit la déchéance, drogues, boisson, prison.
Là, derrière les barreaux, Andreï acquiert le métier de cuisinier et pendant cinq ans ses petits pains, ses gâteaux, ses galettes sont des plus appréciés.
A sa sortie du pénitencier, Andreï n’a toujours aucun papier d’identité. Le service pénitencier russe est d’ailleurs connu pour ne pas toujours restituer les pièces d’identité aux prisonniers qui retrouvent leur liberté, environ 10%. Lire l’article consacré à Victor Alekseïe.

Le service juridique
En 2015 Andreï découvre via Internet l’existence de Nochlechka et son service juridique.
Il tente sa chance et les avocats de service l’aide à retrouver une identité. Un travail de Sisyphe tant il faut remonter loin dans le temps et de plus sous une ancienne administration disparue pour trouver quelques traces de la naissance d’Andreï.
Nochlechka a dû mener son cas devant la justice pour qu’enfin Andreï soit reconnu comme citoyen de la Fédération de Russie.

Nous en sommes là. Et en attendant son issue, Andreï habite au centre d’accueil de l’ONG pétersbourgeoise et grâce au papier d’identité temporaire fournit par Nochlechka, et toléré par les autorités de la ville, Andreï a pu trouver un travail de cuisinier.

Merci de soutenir le service juridique

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