Ne plus subir

Pour les femmes sans-abris la violence de la rue n’est pas un vain mot. Forte de cette constatation, Nochlechka a décidé de leur offrir des cours d’autodéfense.

Des sévices, encore et toujours
Vous ne pouvez pas imaginer ce que nous subissons, nous, les femmes, souligne Olga, rencontrée à ce cours d’autodéfense. Par la ruse, je me suis sortie in extrémiste de plusieurs situations dangereuses, de tentatives de viol. Quand j’ai su que Nochlechka proposait ces cours, je n’ai pas hésité.
Nasha, à ses côtés, surenchérit, trois hommes m’ont agressée, voulant me violer, ils ont brisé ma mâchoire, je hurlais et saignais tellement qu’ils ont pris la fuite. Avec ces cours, je saurai me défendre.
Ivana, une toute jeune sans-abri, a subi plusieurs fois toutes les outrances. Ivana en est traumatisée. Ivana, lors de sa première leçon, s’effrayait des exclamations des autres participantes. Ivana était incapable de crier comme ses camarades. On vous apprend à gueuler “stop !” et à tendre fermement les bras, les mains, en avant, explique Ivana. Je n’y arrivais pas, je tremblais de peur. Maintenant cela va mieux.
Il est important de savoir crier bien fort “Éloignez-vous de moi !” pour surprendre l’agresseur, explique Daria Baibakova, la directrice de Nochlechka Moscou.

Une violence endémique
Chaque semaine, des femmes viennent à Nochlechka et nous racontent combien il est difficile, impossible, de se protéger dans la rue. Et comment l’absence de cette sécurité élémentaire entraîne des traumatismes physiques, mentaux, qui perdurent pendant des années.
De là est né l’idée de ces cours d’autodéfense, poursuit Daria.
En collaboration avec le promoteur Stone, partenaire principal à Moscou, Nochlechka lance une série de cours d’autodéfense gratuits. Dans un premier temps, pour les femmes du Centre de Réhabilitation. Les employées de Nochlechka et de Stone participent elles aussi cours.

Ne plus subir
Pour cette formation, l’école My Mafia a été choisie. Pendant cinq semaines, ces femmes apprennent le Krav Maga, cette méthode d’autodéfense et de combat au corps à corps développé pour des situations réelles. Cette approche enseigne non seulement comment se défendre, mais aussi comment éviter les situations dangereuses, minimiser les risques et réagir rapidement dans les moments critiques. Le cours comprend cinq séances.

L’expérience
Daria Baibakova souligne qu’avec chaque nouveau projet destiné aux femmes, nous arrivons à affiner notre aide, à l’adapter à chaque individue.
Un cours d’autodéfense est une opportunité pour toute femme de gagner en confiance et en force. Pour une femme en situation de vulnérabilité, sans domicile fixe, ce sang-froid est souvent une question de survie.
Ce cours s’inscrit dans le cadre de la réadaptation en matière de dépendance : il offre un espace où les femmes sans-abris peuvent vivre leurs émotions, soulager leurs tensions grâce à ce travail corporel.

Croire en soi
Je ne sais pas si je pourrai crier et frapper dans une situation critique ? Pour l’instant j’ai tant subi, dit Ivana. Mais pour le moins, cette première session me donne du courage, confiance en moi.
Le désir de sécurité est un sentiment commun aux femmes, quelque soit leur âge, leur condition sociale, leur profession, leur état physique, ajoute encore Daria. Ces cours vont nous permettre de gagner en assurance dans les situations dangereuses et les moments de crise intérieure. C’est indispensable.

Notre tâche est immense, aidez-nous à sauver des vies.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer votre appui financier.

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