Médecin de choc

Découvrir les rigueurs de la rue, le manque de soins auxquels sont confrontés les sans-papiers sans-abris, tel est le nouvel horizon nocturne d’Irina Safonova, chirurgienne pédiatrique, aujourd’hui médecin volontaire pour Nochlechka.

Irina Safonova nous raconte cette nouvelle expérience.
Mes premières maraudes médicales furent un réel apprentissage.
Se retrouver sur le terrain n’a évidemment rien à voir avec une salle d’opération et ses strictes mesures d’hygiènes.
Ici, dans les Tentes de la Survie, à l’Abri de Nuit ou encore au Centre d’Accueil de Nochlechka, la réalité est bien autre, tout spécialement dans les Tentes où le manque d’eau est frappant.
De plus, j’ai dû passer des pathologies enfantines à celles des adultes, celles provoquées par la rue.
Maladies parasitaires, troubles respiratoires, accidents vasculaires, traumatismes, infections dermatologiques, et d’autres encore.
Mais on s’y fait très vite.

Parfois je me demande : pourquoi, malgré la fatigue, je participe avec tant de joie ?

Que ce soient pour des femmes, des hommes survivants dans la rue ou pour des enfants soignés à l’hôpital, l’engagement est le même.
Je me sens responsable de mes patients.
Si je ne maraude pas, ils se retrouveront sans les soins dont ils ont tant besoin. Non, tu ne peux pas refuser parce que tu es fatiguée, que tu as passé ta journée au bloc.

On a besoin de toi
Dès la première nuit de bénévolat et la rencontre avec les volontaires, le sentiment chaleureux de partager les mêmes idées ne te quitte plus. Nous épousons tous une cause commune et nous nous efforçons de faire de notre mieux.
Il me semble qu’avant ce travail solidaire, je n’avais pas rencontré autant de personnes unies par le désir d’aider. C’est trop cool !
Et pourtant j’en parle peu autour de moi. Je sais qu’ils auraient de la peine à comprendre ma démarche.

Suppléer l’absence d’un Etat qui se veut omnipotent mais ignore la misère créée par ses propres lois, demande un indispensable engagement.

L’apprentissage du terrain
Les rares personnes qui connaissent cette nouvelle dédication me demandent souvent si travailler avec des adultes est compliqué?
Je leur réponds que ce n’est pas difficile, soigner des enfants enseigne au médecin une patience sans fin. Cette placidité est des plus utiles avec les sans-abris.
Avec eux, j’apprends aussi.
Cette frange de patients adultes est « toute nouvelle » pour moi. Ils ont des maladies que la pédiatre ne connaît pas. Je lis beaucoup de littérature consacrée aux pathologies dues à la survie en extérieur. Je consulte aussi les spécialistes en la matière afin d’aider au maximum.

Voilà bientôt une année que je suis sur le terrain, vous me croirez ou pas, je me souviens de tous ceux que j’ai soignés, de la moindre victoire sur les maladies, dans chacun de nos quartiers où nous œuvrons.
Ce travail me rend heureuse.

Ils sont plus de 60’000 à Saint-Pétersbourg, plus encore à Moscou, notre tâche est immense, aidez-nous à sauver des vies.

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