Maria, bénévole indignée

Face aux conditions inhumaines des sans-abris, j’ai pris conscience que moi aussi je pouvais donner un coup de main.
Maria, la trentaine, a connu l’ONG il y a deux ans. Comme elle, ils sont plus d’une centaine à répondre présents. Sans eux, c’est bien simple, Nochlechka ne pourrait fonctionner.

Un reportage sur les activités de l’ONG motiva Maria à s’engager. Depuis, elle est de presque toutes les actions, du Bus de Nuit aux distributions de friandise, à Noël ou à Pâques et encore à la répartition des habits.
Elle nous raconte

Des préjugés presque inavouables
Evidemment, avant de connaître ce monde du sans-abrisme, vous véhiculez une quantité de préjugés incroyables, presque inavouables. Sur place, je me suis rendu compte à quel point ces sans-papiers-sans logis sont avant tout des victimes.
Je me rappelle de Sasha, il travaillait dans une usine de voiture, tombée en faillite, les ouvriers ont été renvoyés et ce fut l’engrenage nous raconte Maria.
Très vite, Sasha a perdu son logement, sa Propiska et s’est retrouvé à la rue.
Cela fait mal de voir cela, à quel point il est facile pour un citoyen russe de se retrouver sans rien, d’une minute à l’autre, ou presque.
Aucun filet social, ou si peu, alors qu’en Europe vous avez des structures étatiques pour aider les malheureux.

Une autre réalité
Je travaille dans un bureau, des horaires de bureau, un rythme de bureau, évidemment le contraste avec la rue fut brusque, connaître le quotidien de ces sans-logis m’a fortement interpellée.
Au début, ces histoires de vie m’ont tourmentée, je les prenais très à cœur, j’étais révoltée que tant d’humains soient ainsi laissés dans un total oubli.
Avec Nochlechka on apprend à gérer, à donner ce que nous pouvons, ce que nous avons.
Et c’est déjà un travail considérable. Usant parfois.

Deux ans déjà que je suis avec Nochlechka et je n’arrive toujours pas à comprendre comme il est possible que l’Etat se désintéresse tant de cette catégorie de sa population, laissant à l’abandon tant de citoyens.

Tant d’injustices, cela m’énerve
Ce travail humanitaire m’a conscientisé. Aujourd’hui j’agis en personne responsable, j’essaye vraiment d’aider notre ville : trier les ordures, ne pas gaspiller, participer davantage au quotidien de ma ville.
Chaque fois que je lis ou j’entends des commentaires qui s’opposent à l’aide aux sans-abris, je ne peux l’accepter, cela m’énerve profondément.
A notre époque, en Russie, une nation qui se targue de sa grandeur retrouvée, comment est-il possible que l’argent coule à flot pour quelques-uns et dans le même temps, des centaines de milliers de personnes vivent et meurent, encore et toujours, dans les rues de nos grandes villes.
Ils n’ont ni accès à l’eau potable, ni d’abri où passer la nuit, ni lieu où se faire soigner, ils n’existent pas pour notre administration. C’est scandaleux.

Comme Maria soutenez-nous, notre tâche est immense

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