En plein blizzard

Quel vent, quelle neige, cela fait longtemps que je n’avais vu pareille météo.
Notre tournée ne va pas être évidente et dire qu’ils nous attentent dans de telles conditions, c’est honteux bougonne Andreï le chauffeur du Bud de Nuit.

Se frayer un chemin au milieu du trafic englué dans les congères tient de la magie. Dans d’autres circonstances, garder le véhicule dans la cour de l’ONG eut été plus sage mais comment laisser tomber les centaines de sans-papiers sans-abris qui patientent dans le froid glacial, guettant leur souper chaud, leur seul repas de la journée ?

Manger ou se protéger ?
Pour être au rendez-vous certaines et certains sans-abris ont abandonné leur précaire refuge hivernal toujours dans la crainte qu’à leur retour ils trouvent la place prise.
Combien de fois cela arrive, combien de fois cela se termine en violent pugilat et combien de fois, le sans-abri préfère se passer de manger plutôt que perdre ce lieu de survie, une encoignure dans une usine abandonnée, une cave minuscule protégée des vents dans un immeuble en ruine ?

Se réchauffer à tout prix
Des silhouettes arc-boutées sous les bourrasques se découvrent dans les lumières du Bus.
Le chemin aux ornières légendaires a pris des airs de Pôle Nord, les bâtiments industriels qui le cernent de solitude renforcent cette sensation de froid intense.
Nous sommes à Ligovo, pas très loin de la gare.
Vous ne pouvez imaginer comment vos phares éclairant enfin tant de blanc est un soulagement s’exclame Olga, la quarantaine, emmitouflée dans une doudoune colorée.
On craignait vraiment que vous ne viendrez plus, ses mains entourant son assiette de soupe aux légumes.
Heureusement que vous nous avez prévenus par téléphone.

En effet, depuis quelques années, grâce aux téléphones portables que nous distribuons aux sans-papiers sans-abris, nous pouvons leur communiquer si nous avons du retard.
Ainsi, quand c’est possible, ils peuvent rester un petit peu plus à l’abri en attendant notre arrivée explique Andreï, le chauffeur.

Comment est-ce possible ?
L’envie de poursuivre les discussions ne manque pas, on sent à quel point nos sans-papiers sans-abris en ont besoin, tout autant que le thé et les aliments chauds que nous leur procurons, nous raconte Yana, bénévole.
Mais il est plus que temps de poursuivre notre route, ils sont nombreux à nous attendre, à avoir besoin de notre présence en cette nuit où tout gèle.
Si nous, avec nos habits, nous sentons vite les morsures du blizzard, comment font-ils pour survivre en de telles conditions ?
C’est réellement inhumain que des êtres humains doivent subir cela.

Soutenons le Bus de Nuit
Face à cette réalité, face à l’hiver meurtrier, nous aimerions en faire tellement plus, mais nous sommes toujours à la limite de nos moyens financiers.

Aidez-nous à les aider tout au long de la saison hivernale.
Offrez des repas chauds. 500 roubles soit 6.10 CHF par personne.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer notre appui financier, il est des plus indispensables.

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