Maslenitsa, la fête célébrant la fin imminente de l’hiver devait effacer tous les soucis du moment.
Tout spécialement ceux des sans-papiers sans-abris, ceux qui ont survécu à l’hiver.
Et pourtant, l’actualité cruelle du moment, l’invasion de l’Ukraine, est dans toute les têtes.
Après le Covid, l’invasion
Comment oublier cette guerre, aux arrêts du Bus de Nuit, toutes et tous en parlent, s’échangent les dernières impressions.
L’année dernière c’était le Covid qui nous a gâché la fête, aujourd’hui une invasion. Quelle calamité s’exclame Dimitri, un sans-logis venu chercher quelques nourritures chaudes auprès de la tournée nocturne.
Une trêve sucrée
Malgré ces funestes circonstances, et les craintes que l’appui financier soit moins présent aux vues des rétorsions économiques prises par de nombreux pays, pas question pour Nochlechka d’oublier ses protégés, que les sans-papiers sans abris soient exclus de la fête.
Maslenitsa est là, attendue, espérée par les sans-abris souffrant du froid, de la faim.
Une occasion aussi de diversifier leur régime alimentaire déjà si modeste, mais aussi de dire, symboliquement, adieu à l’hiver, cette saison qu’ils redoutent tant nous raconte Andrey Chapaev, coordinateur des projets humanitaires de Nochlechka.
Récolte à grande échelle
Apportez vos blinis, qu’ils soient sucrés, salés, épais, fins, farcis, troués, tous sont les bienvenus lançait à la ronde, sur les réseaux sociaux, Nochlechka.
A Moscou, à Saint-Pétersbourg, nos deux Centres d’Accueil ont reçu une avalanche de ces friandises.
Grâce à vous, nous avons battu tous les records de collecte : 700 kg de blinis à Saint-Pétersbourg et 116,5 kg à Moscou, ajoute, tout sourire, Andrey Chapaev.
Le blini, symbole de soleil
Maslenitsa, comme bien des célébrations religieuses, a une double ascendance, païenne et chrétienne.
Du côté païen, cette fête héliocentrique célèbre le départ prochain de l’hiver. Son pendant chrétien, lui, ouvre la dernière semaine avant le Grand Carême.
En Russie, son emblème est le blini, cette crêpe russe. De toute sorte, de toute forme, de toute saveur, les blinis règnent en maître ces jours-ci.
Des poissons, des produits laitiers accompagnent aussi les festivités.
La coutume veut que le premier blini soit destiné aux disparus ou aux mendiants, on en dépose un près de la fenêtre.
Maslenitsa, l’espoir
A Saint-Pétersbourg, malgré la distribution de moulte blinis, l’hiver persiste encore.
La nuit dernière, le froid ressenti y frôlait encore les moins six degrés, la neige virevoltait, des conditions de survie très aléatoires si l’on est à la rue.
Pour ces déshérités, Maslenitsa représente, encore plus que pour d’autres, l’espoir que bientôt la météo sera moins létale.
Notre tâche est immense
En ces temps particulièrement inquiétants, merci infiniment de votre confiance, continuez à nous appuyer, à soutenir nos multiples actions qui sauvent de nombreuses vies.