De tout à Rien

Alexeï Polyakov, 45 ans, médecin, se retrouve du jour au lendemain à la rue.
Originaire de Leningrad, Alexeï a travaillé comme gynécologue dans la région de Pskov.
En 2012, suite à des problèmes matrimoniaux, Alexeï doit quitter le foyer familial et malgré son statut professionnel il perd tout. Alexeï, sans-papier, se retrouve à la rue.
Alexeï nous raconte sa descente aux enfers : C’est incroyable comme le fait de n’avoir plus de logement m’a tiré vers le bas, administrativement tout d’abord, faute de propiska, puis surtout en tant qu’homme. Dans la rue vivre avec dignité est presque impossible d’autant plus que Pskov est une région très pauvre.
J’ai décidé de partir pour Saint-Pétersbourg, au moins cette grande ville a des ressources et ce n’est pas trop loin. (260 km).

Apprendre à survivre
Alexeï poursuit : Je ne vais pas dire que c’était facile de pouvoir manger, dormir sans se faire chasser mais au moins je pouvais survivre. J’ai appris à survivre car la rue est impitoyable. J’ai vu aussi toutes ces personnes qui comme moi sont abandonnées à leur sort, sans recours, sans aide étatique, ou si peu, elle est si difficile d’accès.
J’ai pris conscience à quel point dans mon pays notre existence, notre confort, ne tenait à pas grand-chose, un tampon administratif, la propiska.
Et dire qu’en même temps notre Russie a les moyens militaires d’aider la Syrie

Le renouveau
C’est par hasard que j’ai appris l’existence de Nochlechka.
Une fois chez eux ils m’ont pris en main, m’ont hébergé dans leur Centre d’Accueil et sont entrain de m’aider à retrouver une identité administrative.
Dès que possible, je veux trouver du travail comme paysagiste. Redevenir gynécologue serait beaucoup trop compliqué, voilà trop longtemps que je ne pratique plus.
Pourquoi paysagiste ? Probablement parce que j’ai vécu longtemps à la campagne, j’aime les paysages, de plus les journées ne sont pas standardisées et j’aimerais être mon propre patron, c’est un grand problème lorsque qu’une personne est au-dessus de vous.

L’ Etat ne fait rien pour nous, les sans-papiers
Je compte louer un appartement, travailler. Essayez de vivre normalement. Maintenant, je donne une interview, mais je ne suis pas un héros.
Aujourd’hui je suis très chanceux, j’ai connu Nochlechka, rencontré des gens normaux. Si cela n’avait pas été le cas j’imagine trop bien quel serait mon quotidien et dire que notre Etat ne fait rien pour nous, les sans-papiers.

Aidez Nochlechka vous sauvez des vies

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