Diarrhée, gale, hépatite, teignes, pyodermite, conjonctivite, otites, salmonelles, amibes, rotavirus, si l’eau est indispensable à toute vie, elle peut être également vecteur de nombreuses maladies et parfois provoquer la mort.
Inaccessible liquide
En cette journée internationale de l’eau, ce constat s’applique bien évidemment aux sans-papiers sans-abris de Saint-Pétersbourg, de Moscou.
Ils sont des centaines de milliers à n’avoir aucun accès à l’eau potable et les rares points de distribution leur sont, la majeure partie du temps, inaccessibles, faute de papiers d’identité et d’une tenue adéquate.
Seuls les sans-abris pris sous l’aile de Nochlechka ne rencontrent pas ce problème vital, entre autres grâce aux Douches pour Tous.
Crever de soif
Nikolaï, la soixantaine fatiguée, en est un bon exemple.
“Me voilà enfin à l’Abri de Nuit. Enfin j’ai pu me désaltérer. Depuis tôt ce matin pas une goutte à se mettre dans le gosier.
A Saint-Pétersbourg, pour des gens comme nous, il n’y a pas beaucoup de possibilités d’étancher sa soif.
Gagner un peu d’argent et acheter de l’eau potable, c’est loin d’être évident au vue de notre condition.
Se rendre dans les toilettes d’un fastfood, n’est pas simple non plus car si nos vêtements sont trop sales, nous sommes chassés avant même de les avoir atteintes.
Et avec le Corona, c’est encore plus, mission impossible.”
Contaminée à la sortie du robinet
A Saint-Pétersbourg, la pollution de l’eau est connue de tous puisqu’il est recommandé de bouillir l’eau sortant du robinet.
Il suffit aussi de regarder la Neva, ses eaux huileuses couleur corrosion, observer les multiples canaux qui parcourent la ville pour comprendre la gravité du problème.
Des contraintes récurrentes
Depuis plus de dix ans, Nochlechka profite de ce 22 mars pour rappeler l’immense difficulté de l’accès à l’eau pour les sans-papiers sans-abris.
Elle ajoute aussi que les sans-abris, à l’exception des installations de l’ONG, n’ont toujours aucun endroit où se laver : la ville ne possède pas de douches gratuites, tandis que les bains publics leur refusent l’entrée, faute de papiers en règle.
Comme le souligne Grigory Sverdlin, président de Nochlechka: “il nous déplaît que certains sans-abris sentent mauvais, mais il ne nous vient jamais à l’esprit qu’ils n’ont tout simplement pas d’endroit où se laver et faire leur lessive.”
Saint-Pétersbourg, Moscou, elles, ils, sont plusieurs centaines de milliers de personnes à souffrir de la soif.
Nous avons besoin de vous.
Sauvons des vies