Blizzard

Une ombre, vague silhouette, doucement se détache du rideau blanc. Un blizzard mauvais obstrue le décor industriel ambiant, obture tout horizon.
Nous nous trouvons le long des voies ferrées de la gare Ligovo, l’un des arrêts du Bus de Nuit.

Le néant blanc
Emergeant à pas comptés de cet espace gelé, Irina, 45 ans, le corps engoncé dans de nombreuses frusques, rejoint l’assemblée des survivants. Tous se réchauffent, un bol de soupe fumant dans les mains.
J’ai eu de la chance de vous trouver chuchote-t-elle. Ses yeux, sa peau sont rougis par le froid. Irina, comme la dizaine de sans-abris, se blottit autour du véhicule, à la recherche d’un réconfort temporaire.

L’indifférence
Les conditions météos, leur survie, les causes de leur déroute, sont les thèmes de leurs discussions.
Devons-nous tous mourir dans la rue demande Irina ?
L’État permet que les lois soient bafouées, que les locataires soient chassés sans raison valable. Et l’Etat ne se préoccupe nullement de notre sort.
Nous perdons nos papiers et n’avons plus aucun droit, même pas celui de nous réfugier dans les dortoirs pour les sans-abris officiels
lui répondent d’autres malheureux.

Seule une rue froide m’attendait
En novembre, Irina ne survivait pas encore dans la rue. Je travaillais à la cantine de l’institut militaire naval, je louais une petite chambre pas très loin. Mais vu la situation économique (les sanctions) ils ont licencié, j’ai fait partie du lot.
Très vite le maigre pécule mis de côté a fondu, je ne pouvais plus louer la chambre. Seule une rue froide m’attendait.
Plus de logement, plus de papier
ajoute Irina. Deux mois déjà que j’affronte le froid, je n’en peux plus.
Je suis née en Union soviétique. Je n’ai jamais pensé que je vivrais comme ça. Me voici maintenant comme dans ce livre: ” sans inscription, une personne n’est personne
“, un livre de Gorgky je crois.

L’hiver létal
A Saint-Pétersbourg, plus de soixante mille personnes soufre des assauts mortels de l’hiver. Nous essayons d’en protéger un maximum. Sans vous, sans vos appuis financiers, ces possibilités de sauver des gens ne seraient tout simplement pas possible, tant notre tâche est immense.

Soutenez-nous, vous sauvez des vies.

Regardez le reportage de France 2, vous comprendrez à quel point nous avons besoin de vous.

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