L’histoire de Nikolaï nous rappelle que le destin des citoyens russes démunis de papiers d’identité dans leur propre pays est une litanie sans fin.
Et comme Sisyphe, Nochlezhka jour après jour se remet à l’ouvrage pour contrer au mieux les injustices administratives de la ville de Saint-Pétersbourg.
Nikolaï, 38 ans, est d’originaire de Sinyavino, une petite ville à une quarantaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg.
Sans emploi depuis de nombreux mois, il débarque dans la grande ville et trouve du travail au noir dans un immeuble en construction.
Après deux semaines à trimer plus de dix heures quotidiennes et à dormir à même le chantier, Nikolaï se fait jeter sans recevoir un quelconque salaire.
Une pratique courante en Russie où ce type d’exploitation est de mise car très peu réprimée par la loi.
Nikolaï passe une première nuit à la belle étoile et il se fait détrousser de ses papiers d’identité.
Perdu, il erre et se retrouve à la gare de Vitebsky où il entend parler de Nochlezhka.
Toujours à pieds, sans le sou, Nikolaï traverse une bonne partie de la ville et se rend au centre d’accueil de l’ONG.
Là, il est pris en charge et hébergé. Le service juridique s’occupe de son cas, lui trouve un travail payé et engage la procédure pour récupérer ses papiers.
Avec eux en poche ainsi qu’un travail officiel et rémunéré, Nikolaï va très prochainement pouvoir se mettre à la recherche d’un logement et retrouver une existence plus conforme pour un citoyen russe.