L’orphelin

Cette histoire n’est pas un conte de féée, mais bien le résultat des efforts de Nochlechka pour aider les sans-papiers sans-abris à retrouver une vie plus conforme.
Le récit débute mal.
Maxim, aujourd’hui la quarantaine, est orphelin, ses premières années il les passe chez sa tante en Biélorussie, à Vitebsk. Une enfance cabossée, sans amour.

L’infernale spirale
Maxim accumule les petits larcins, s’oublie dans l’alcool, son casier judiciaire s’étoffe.
Epuisé d’une telle existence, il s’en va pour Moscou, puis Saint-Pétersbourg, et se noie dans le travail, peu importe lequel, n’importe lequel, pourvu qu’il y ait de quoi payer son alcoolisme.
Maxim essaye de rejeter la dive bouteille en s’abrutissant, encore plus, dans le travail.
Jusqu’au jour où, épuisé, lessivé, à bout, il lâche tout, et se retrouve à la rue, sans papier aucun.
Lors d’une de ses errances de survie, un compagnon d’infortune lui file une brochure que Nochlezhka distribue aux sans-papiers sans-abris. Un petit fascicule informatif.

La Maison à mi-chemin
Maxim y apprend l’existence du Bus de Nuit et aussi, du Centre de réinsertion, baptisée la Maison à mi-chemin.
En ce lieu vivent 14 personnes, femmes et hommes.
Ils y reçoivent soins, gîtes et couverts. La durée maximale du séjour est de six mois. La réhabilitation du projet est basée sur les principes de l’association des Alcooliques Anonymes.
Elle comprend des sessions individuelles et en groupe avec des conseillers en toxicomanie et avec des psychologues.
Les réunions quotidiennes des participants sont conduites par des consultants ainsi que par d’anciens toxicomanes sans-papiers sans-abris ayant vaincu leur addiction.
En outre, les avocats de Nochlechka aident chaque personne à résoudre ses problèmes juridiques, facilitant ainsi leur réhabilitation administrative.

La fin d’un tunnel
On retrouve Maxim au Centre. Il nous raconte : Proche de la fin du programme de réhabilitation, je suis retourné à Vitebsk avec le soutien de Nochlezhka.
Ils m’avaient prévenu : revenir trop tôt à la maison de son enfance, affronter les souvenirs et le passé représentent un grand risque pour une personne en réinsertion.
Avant ce périple, les avocats de Nochlechka avaient rendu possible la restitution de mon passeport.
A Vitebsk, j’ai vu ma tante et je me suis promené dans les endroits familiers des débuts de ma vie.
Toute cette semaine, les spécialistes de la Maison à mi-chemin n’ont pas lâché Maxim.
À distance, quotidiennement via Skype, et, lors de réunions des Alcooliques Anonymes, Zoom faisait le lien.
Lorsque Maxim retourne à Saint-Pétersbourg, il décide d’y rester, de ne pas retourner vivre dans son pays d’origine.

La roue tourne
Au même moment, un habitant de Saint-Pétersbourg s’adresse à Nochlechka, il cherche un assistant-chauffeur près de Vyritsa, dans la province de Leningrad.
Oh la paye n’est pas faramineuse mais en plus est compris le logement et la nourriture.
Enthousiaste, il y a quelques jours Maxim nous a appelé.
Vous n’avez aucune idée de l’endroit où je travaille : l’employeur a un refuge pour animaux à Saint-Pétersbourg et un hospice pour chats à Vyritsa. J’ai déjà transporté des chiens, des chats, c’est merveilleux.
Vika Ursova, directrice de la Maison à mi-chemin, ajoute : pour Maxim c’est comme un renversement de karma : Au début, il vivait dans un orphelinat, et aujourd’hui, il aide les animaux.

Soutenez le Centre de Réinsertion, il sauve des vies.

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