Comment s’en sortir lorsque l’on est un citoyen sans-papier dans son propre pays ? Quand les règles les plus absurdes régissent la citoyenneté russe ?
Nochlechka vient de sortir sur sa page web une boîte à idées destinée aux sans-papiers sans-abris, et aussi aux travailleurs sociaux, aux ONGS, qui leur viennent en aide dans tout le pays.
28 ans d’expérience
Fort de 28 ans d’expérience, les juristes de Nochlechka ont élaboré un mode d’emploi en des termes simples et accessibles. Il traite des normes en vigueur, curieusement pas toujours respectées par les administrations concernées.
Les conseils et les solutions offertes sont là pour résoudre le sort administratif du sans-papier, d’essayer de se repérer dans cette jungle kafkaïenne de décrets et de lois trop souvent interprétées par les fonctionnaires de tournus pour quelques avantages en nature.
Les exclus du système
A Saint-Pétersbourg, ils sont plus de 60’000 humains à n’avoir aucun droit. Ils survivent dans des conditions exécrables. Lire le dossier
Assia Souvorova, assistante sociale chez Nochlechka et responsable du projet « Que Sais-Je » nous explique les grandes difficultés pour retrouver une identité.
Le site, entre autres, comporte une rubrique très particulière, celle des instructions destinées aux ex-citoyens de l’URSS qui n’ont pas pu obtenir leurs passeports de citoyens russes dans les années 90.
De ce fait, ils ont été exclus du système.
Aujourd’hui encore, 27 ans après la chute du régime, ces personnes possédant un passeport soviétique sont privées des tous les services destinés aux citoyens russes : retraite, assurance maladie – donc les soins médicaux gratuits.
Les cercles de l’enfer
En règle générale, afin d’obtenir un passeport de la Fédération de Russie, ces apatrides sont obligées de traverser tous les cercles de l’enfer bureaucratique, une tache presqu’impossible sans aide extérieure.
Notre organisation possède une très grande expérience en ce domaine et nous sommes heureux de la partager avec nos collègues, avec les sans-papiers. Un questionnaire « on-line » et les instructions « pas à pas » proposées permettent de connaître précisément la situation, et de ce fait orienter et faciliter les démarches auprès des services de migration.
Karina Garinova, elle aussi responsable du projet, nous dit : Nous avons mis au point ce guide à l’usage non seulement des professionnels et des sans-papiers mais en fait, pour tous les citoyens russes.
Lutter contre la corruption
Karina Garinova ajoute : Nous avons collecté un maximum d’informations concernant les démarches règlementaires adaptées aux multiples situations. Nous proposons aussi des conseils en cas de refus, de délais bureaucratiques absurdement longs, de tous les prétextes négatifs que le demandeur va trouver sur son chemin.
Ce guide est aussi une façon de lutter contre la corruption car trop souvent le demandeur mal informé se voit harceler pour qu’il verse des pots de vin.
Le site sera sous peu complété par d’autres rubriques, telles les formalités en cas d’invalidité, l’obtention de la retraite, le versement d’allocations sociales, le droit au logement d’Etat, le placement en foyer ou en maison de retraite.