Une fois encore force est de constater que l’ignorance provoque trop souvent des commentaires et des jugements à l’emporte pièce.
Nous nous en rendons compte par le biais de cette vidéo réalisée par Elia Mourganova, une bénévole de Nochlezhka.
Elia a récolté sur la toile divers commentaires concernant les sans-papiers, sans abris.
Elia Mourganova les montre à trois survivants de la rue:
Sviatoslav, 23 ans, la rue après l’orphelinat
Victor, 54 ans, sans logement après un séjour en prison
Olga, depuis 7 ans dans la rue
Ces commentaires à l’emporte pièce reflètent les stéréotypes les plus courants ainsi que les convictions haineux concernant les gens en difficulté.
– Mikhaïl plombier : « Je déteste les SDF et ne ressent aucune pitié pour eux. »
– Stanislav, 46 ans : « Je pense qu’ils sont eux-mêmes coupables de ce qui leur arrive. »
– Elvina : « C’est beaucoup plus simple de boire et de dormir dans les caves au lieu de gagner sa vie. »
– Olga : « J’aimerais réunir les SDF et les renvoyer de la ville. A quoi servent-ils ? »
– Anton, 25 ans : « Quand je les croise dans la rue, j’essaie de ne pas les regarder. »
– Segueï, 32 ans : « Je déteste quand il commence à faire froid et que les SDF s’introduisent dans les entrées des maisons et du métro. »
– Aleksei, 43 ans : « Ils auraient pu au moins se laver pour ne pas puer autant. Ils me dégoutent. »
Sviatoslav, Olga et Victor lisent à haute voix les commentaires pleins d’intolérance à leur sujet et restent muet face à tant d’hostilité.
Tous des êtres humains
«Cette vidéo est une tentative de montrer à notre société qu’il n’existe pas « de nous » et « d’eux. Qu’il n’y a simplement que des êtres humains» nous explique Vlada Gasnikova, responsable des relations sociales de Nochlezhka.
Elle ajoute que : « le but de cette vidéo n’est pas de répondre à la question de comment les gens se retrouvent à la rue et de comment on peut les aider à s’en sortir.
Ce film démontre que c’est facile d’écrire et de dire des choses insupportables et même cruelles au sujet des sans-abris.
Que pour une majorité, les sans-abris s’apparentent à une masse abstraite et incompréhensible, et de ce fait leur jeter l’opprobre est simpliste.
Les regarder dans les yeux, rencontrer le regard des personnes qui se trouvent dans une situation difficile, c’est tout autre chose » conclut Vlada Gasnikova.