Non à la mort blanche

L’hiver on en a tous peur nous dit Andrew, sans-abris depuis longtemps.
Marcher pour ne pas mourir

Avec le froid, personne ne sait ce qui l’attend, un jour on marche sur nos deux jambes et le lendemain on a été amputé ou carrément on est plus là. Cela a faillit m’arriver. Je m’étais endormi dans l’encoignure d’une porte cochère. Mes orteils ont gelé. Par chance en les frictionnant vigoureusement et longuement, j’ai pu les sauver.
Maintenant je fais attention.
Les vêtements chauds je les trouve à Nochlezhka ou encore à l’Armée du Salut. On y dégotte même d’épaisses chaussettes. Le problème sont les chaussures rarement elles sont à la bonne taille.
Il y a bien le souk de Sennaya Ploshchad où il n’est pas rare qu’un marchand de chaussures, pour une raison qui me dépasse,  jette des godasses. J’en ai même dégotés avec des semelles isolantes.

Trouver un refuge chauffé
En hivers, en journée on peut se réfugier au Mc Donald ou encore au Burger King. Ils sont assez tolérants avec nous tant que nous ne prenons pas la place des clients. Et puis la nuit je peux dormir dans les tentes de Nochlezhka.
Rappelons que l’hiver à Saint-Pétersbourg est particulièrement malsain, l’humidité qui y règne rend les basses températures encore plus nocives.

La crainte
Les sans-abris attendent donc toujours l’hiver avec crainte. Même si celui de 2015-2016 fut un peu plus “chaud” (moyenne moins 15 degrés), selon les données officielles, 166 sans-abris ont rencontré la mort blanche.

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