A plusieurs reprises, Nadejda Zriachkina, responsable du service médico-social du centre d’accueil de Nochlezhka, a été confrontée au problème suivant:
Des sans-abri, d’origine extérieure de Saint-Pétersbourg, veulent rentrer chez eux ou rejoindre leurs proches habitant en dehors de Saint-Pétersbourg. Mais ils ne le peuvent, faute de papiers administratifs en règle et des moyens financiers nécessaires.
Pour ces laissés pour compte administratif aucune aide n’est prévue de la part des services sociaux de la ville.
Une aide inefficace
Pour aider les sans-papiers, les sans-logis, Nadejda Zriachkina collectait de l’argent pour les billets de transport, (parfois de sa propre poche), et le service social de Nochlezhka délivrait un certificat attestant que la personne y était enregistrée, demandant aussi aux policiers de faciliter l’acheminement de ces personnes désireuses de retrouver leur foyer malgré l’absence de papiers officiels.
Hélas, ce schéma s’est avéré inefficace.
Fort de ce constat, Nadejda Zriachkina s’est adressée au Comite de la politique sociale. Elle leur a fait comprendre combien il était important que le Comité imagine un nouvelle politique sociale spécifique à ces cas rencontrés.
En effet, quoi de plus logique que d’aider ces sans abri qui ont une famille, peut-être un logement ou une maison dans une autre région du pays, mais qui ne peuvent se déplacer, faute à l’absurdité administrative russe et de ce fait, subir la seule option qui leur est imposée, rester à Saint Pétersbourg comme indigent avec toutes les conséquences sociales et psychiques qu’impliquent la survie dans la rue.
Le programme Transit.
Ce programme est placé sous le contrôle du spécialiste en chef du Comite de la politique sociale, Serguei Yourievi Matskevitch qui travaille en étroite collaboration avec le service d’aide de l’Ordre de Malte.
Transit est prévu pour une année. Il prendra fin en novembre.
Pour 2010, 900 000 roubles sont budgété à cette aide au retour.
Selon Michail Vadimovitch Kalachnikov,responsable du «Service d’aide de l’Ordre de Malte», depuis le lancement de ce programme, de mai à la mi-juin, par train, ferry ou bus, 45 personnes ont pu rentrer chez elles.
Le mécanisme de l’aide accordée est le suivant : la personne s’adresse au service de l’Ordre de Malte, remplit un formulaire ad-hoc et les informations indiquées sont vérifiées soit par téléphone avec les proches du sans-abri, soit avec les représentants de l’autorité locale (policiers, services sociaux) afin d’être certain de leur véracité.
Une action sous haute surveillance
Chose faite, le sans-logis se rend au service social de Nochlezhka où les informations sont une fois encore contrôlées, puis la personne est enregistrée et on lui délivre le « certificat de la personne sans abri”, véritable sésame pour rentrer chez soi.
A ce moment là, l’employé du Service d’aide de l’Ordre de Malte, attestation à l’appui, achète alors le titre de transport et délivre au voyageur un certificat médical pour le traitement sanitaire, un vêtement propre et des chaussures correctes.
Le citoyen sans-papiers reçoit aussi, juste avant son départ, divers produits d’alimentation (pain, thé, fast-food etc.) correspondant au nombre de jours du voyage.
L’employé du Service d’aide accompagne la personne dans le train et c’est seulement là qu’il lui remet son billet et le certificat. Aucun argent ne lui est procuré.
Ces mesures de surveillance peuvent surprendre mais cette entraide est à ce prix.
Ceci afin d’éviter toute supercherie de la part du sans-papier.
La dernière étape du programme Transitconsiste à s’assurer que le voyageur est bien arrivé à destination.