Ligovsky prospekt, à Saint-Pétersbourg, fut longtemps le repaire de la racaille, un des bas fonds de Saint-Pétersbourg où la pauvreté extrême avait élu domicile. C’est à Ligovsky qu’est né le mot argotique et familier, gopnik.
Un terme péjoratif utilisé dans toute la Russie comme une insulte. Gopnik désigne les mâles de basse extraction sociale.
Ligovsky est aussi connu par son canal érigé par Pierre le Grand, une construction pharaonique pour abreuver les fontaines du palais d’été.
Et enfin c’est dans le quartier de Ligovsky que Nochlezhka a été fondée en 1991.
Les damnés de la terre
Pour la deuxième fois, Andreï Chapaev, responsable du Bus de Nuit, organise une visite guidée de ce lieu mythique qui si longtemps effraya les bonnes gens de Saint-Pétersbourg.
Dans les années 80-90, nous explique Andreï, ce quartier hébergeait des familles populaires et des hospices ouverts aux plus nécessiteux.
Ce n’est pas un hasard, poursuit Andreï, que c’est à Ligowsky que le célèbre journal « les Bas-Fonds » a été créé dans le squat du 10 Pushkinskaya, lieu qui aujourd’hui abrite le légendaire Art Center.
Une excursion didactique
Ligovsky et Nochlezhka sont étroitement liés car ce quartier, à l’époque soviétique, fut le refuge « clandestins » des sans-abris.
Certains d’entre eux, victimes du Piterschiki (capitalisme d’Etat), grossirent la masse de ces citoyens que le régime ne reconnaissait pas. En effet, une telle problématique sociale ne pouvait avoir cours au paradis du socialisme triomphant.
Rien ne change ou si peu
Et dire qu’aujourd’hui encore, le gouvernement en place nie ou presque l’existence de millions de citoyens russes sans-papier.
Cette balade didactique permet aussi à ses participants de connaître la réalité actuelle de ces citoyens privés de Propiska.
La visite guidée coûte 500 roubles dont la moitié ira pour le Bus de Nuit.