Malgré tout

Il y a des individus que tout prédispose à se retrouver au bas de l’échelle sociale.
Basil Uvarihin pourrait en être l’exemple parfait et pourtant.

Double peine
Laissons-lui le soin de nous expliquer son parcours.
Depuis l’enfance, j’ai un caractère très vif. Il y a des années de cela, avec des amis nous avons décidé d’attaquer une banque. Pendant une semaine nous avons étudié le lieu, les habitudes. Cela n’a pas marché et j’en ai pris pour 16 ans et 7 mois.
Je suis sorti de prison en 2012, sans papier d’identité, une habitude en Russie. Une double peine en quelque sorte.
Une fois dehors, je me suis vite rendu compte qu’avec un pareil CV je n’irai pas loin.

Bien mis
Avant de travailler pour une entreprise d’essuie-glace, j’ai habité dans la rue. Et bien, même là, j’ai toujours fais très attention à mon aspect. Que mes vêtements soient propres, que je sois rasé, douché, décent. Une fois, alors que je me suis rendu à l’hôpital, les infirmières ont été surprises d’apprendre que j’étais un sans-abri.

Toujours de l’avant
Je ne fais pas facilement confiance. De plus si je me rends compte que je ne peux aller à droite, et bien je vais à gauche, mais toujours de l’avant. Je n’aime pas que l’on freine mon allant. J’ai du économiser rouble après rouble pour arriver à m’en sortir.
Au travail j’arrivais le premier et repartais le dernier.
Maintenant je travaille comme maître technicien dans un atelier de création élaborant des objets avec l’écorce de bouleau. C’est là que j’ai rencontré ma femme actuelle.
Aujourd’hui j’ai un toit, une famille, je mène une existence normale alors qu’avant il arrivait que je ne mange pas pendant des jours.