Voilà quelques temps déjà que ces deux jeunes adolescents apparaissent sporadiquement à l’arrêt du Bus de Nuit où nourriture et boissons chaudes sont distribuées quotidiennement.
Ivan & Igor appartiennent à ce groupe de citoyens russes qui n’intéressent personne. Ni leurs parents, ni l’Etat.
Les parents d’Ivan & Igor ont un profil assez classique
Leurs pères enchaînent les boulots pénibles et pour tenir le coup ils boivent.
Leurs mères elles aussi sont accrochées à la bouteille.
Résultat, leurs enfants sont laissés à l’abandon, sans amour, sans éducation.
On ne peut rien faire
Quand Andreï Chapaev, responsable du Bus de Nuit se rendit compte de la situation, il appela les services sociaux. Leur seule réponse : « on ne peut rien faire. Juste écrire une lettre à la police afin de l’informer de ce cas».
Depuis la police n’est jamais apparue, André a téléphoné à nouveau aux services sociaux qui cette fois n’ont même pas répondu à la question « mais pourquoi n’agissez-vous pas ? »
Définitivement à Saint-Pétersbourg et ailleurs en Russie, pour les citoyens sans-papier, pour les adolescents en rupture, pour les orphelins aussi, il ne fait pas bon d’espérer quoique ce soit de l’Etat.
Un peu de chaleur humaine
Rappelons que le but du bus de Nochlezhka est d’offrir à près cent cinquante personnes, chaque jour, dans les banlieues nord et sud de la ville, des repas corrects facilitant quelque peu leur survie et deux fois par semaine, un médecin volontaire les accompagne afin de prodiguer des soins, changer les pansements, distribuer des médicaments de légère urgence.
Ces contacts journaliers offerts par le Bus de Nuit sont indispensables pour les sans-logis, tant moralement que physiquement.