24-04-2009 Les Sans-papiers, premières victime de la crise

A Saint Pétersbourg, les sans-abris sont en constante augmentation, leur nombre croît à mesure que la bourse décroît.

 

L’économie russe après avoir atteint des sommets de croissance enviée, tel un soufflé trop vite sorti du four, voit son panorama s’obscurcir de jour en jour.

 

Et ce n’est sans surprise aucune, que les plus faibles soient les premiers frappés.

 

Un chiffre : au cours des trois premiers mois de cette année 09, 29% d’hommes et de femmes ont perdu leur logement et donc leur propiska.

 

Selon les spécialistes travaillant dans l’accueil de jour à Nochlezhka, cette augmentation est due aux personnes qui  vivotaient en bas de l’échelle sociale. Attirés par le formidable essor de la construction de la Venise du Nord, ils étaient arrivés à Saint Pétersbourg depuis peu et ne possédaient pas la fameuse propiska  (passeport intérieur ou l’enregistrement territorial). Depuis, ils ont perdu leur travail faute aux réductions de la main d’œuvre. Ils se sont alors retrouvés dans l’impossibilité de payer leur loyer et se sont retrouvés à la rue sans aucun soutien social.

 

N’oublions pas qu’en Russie sans propiska, vous n’êtes rien, qu’il vous est impossible de vous faire enregistrer à la bourse de l’emploi, recevoir des allocations et des soins médicaux gratuits. Il est également utopique de trouver légalement un nouveau travail sans avoir cette propiska.
Un autre aspect pervers de l’absence de propiska, la très grande difficulté de retourner chez soi, de se déplacer d’un département à un autre.

 

A Nochlezhka, le sans-papier, sans-abri peut obtenir «un certificat pour le trajet» (sic), afin que pour le moins, il puisse rentrer « à la maison ».

 

Rien qu’à elle seule, l’augmentation du nombre de ces requêtes souligne à quel point, de jour en jour, la situation s’aggrave : en un an elles ont doublé, pour atteindre le chiffre de 104,7%.

 

C’est dans ce contexte là, que la distribution de vivre des quartiers sud de la ville est sur le point de cesser.

 

Triste ironie puisque jamais elle n’avait été aussi vitale…