Saint-Pétersbourg, pour les maniaques du calendrier le printemps est arrivé, nous sommes le 20 mars, et pour les fonctionnaires il est temps que la tente de la survie plie bagage, peu importe les conditions météos.
Et pourtant l’hiver et ses moins dix degrés sont toujours très présents, et peu importe si les citoyens russes sans-papiers continuent de crever de froid en attendant le réel retour des beaux jours. Pour le moins toutes les nouvelles en provenance du front ne sont pas si aberrantes.
En effet, le 19 février 2013 Nochlezhka informait NSS qu’ils étaient arrivés à boucler le budget de la tente et ceci, entre autres, grâce à vos nombreux dons.
Un doublon sans utilité
Rappelons que cet hiver, pendant les jours les plus froids du mois de décembre, la direction du Ministère des situations d’urgence avait installé des cuisines mobiles pour les sans-abris. Cependant elles fonctionnaient soit dans des endroits difficilement accessibles ou à coté de la tente de la tente de la survie ou les plus démunis sont nourris de toute façon par Nochlezhka.
De plus, le Ministère des situations d’urgence n’a toujours pas les prérogatives lui permettant d’installer des tentes chauffantes, la situation, année après année reste désespérante quant à une réelle implication des pouvoirs publics.
En effet, selon les statistiques officielles, entre les mois de novembre – mars 2012, 1002 sans-papiers, sans-abris ont trouvé la mort. Des centaines de personnes sont devenues handicapées suite aux gelures. Nochlezhka craint que les résultats de l’hiver 2012-13 soient aussi terribles : d’après les informations obtenues du Parquet de St-Pétersbourg, au mois de décembre, 147 personnes sont déjà mortes de froid.
Aide étatique insuffisante
D’autre part, dans sa réponse aux questions de Nochlezhka, Alexandre Rjanenkov, Président du Comité de la politique sociale, a déclaré qu’en ville il n’y que 4 abris chauffés: dans les districts Admiraltejskij, Kalininskij ; Nevskij et Primorskij. D’après les calculs du Comité ils ont une capacité pour 120 personnes. Cependant, selon le recensement de 2002 il y a 28 000 SDF à St-Pétersbourg ; Les ONG spécialistes de ce sujet avancent eux un chiffre oscillant 60 000 et 70 000.
De ces 4 centres mentionnés par le Comité il n’y a en que deux installés en collaboration avec les organisations caritatives, dont le travail est efficace. Ce sont les tentes chauffantes des districts Admiraltejskij et Primorskij,
Par contre les petites tentes «étatiques»de Nevskij et Kaliniskij ont été installées à des endroits mal choisis : jusqu’à la fin décembre pas une seule personne n’avait passé la nuit dans la tente située sur le territoire du foyer de nuit de Nevskij ; tandis que celle du Kalininskij avait commencé à avoir du monde (entre 6-7 personnes par nuit) seulement vers la fin de l’année. En plus la première, équipée de 4 lits de camps ne peut abriter que 20 personnes, et la capacité seconde est de 10 personnes.
Un pis-aller
Quant à l’abri annoncé par l’administration du Krasnogvardejskij district n’est rien d’autre qu’un espace dans le foyer de nuit, et il est prévu pour 6 personnes. Là, les sans-abris reçoivent un repas chaud, des soins médicaux de base et peuvent se réchauffer un moment mais aucunement ils ne peuvent passer la nuit.
Seules, depuis de nombreuse année déjà les tentes de Nochlezhka et du « Service d’entraide de Malte» à l’avenue Kolomiajskoe, remplissent une réelle fonction dans la survie des sans-logis. Tant bien même qu’elles ne sont qu’un pis-aller face à cette grande détresse pétersbourgeoise rencontrée par des citoyens russes sans papiers démunis d’abris.