Interdits d’eau potable

22 mars, journée mondiale de l’eau.
Une de ces journées mondiales de plus penserez-vous ?
Certes, cependant elle a le mérite de rappeler que cette denrée qui coule si facilement de nos robinets, peut être pour d’autres de nos congénères un bien des plus rares.-
Par exemple à Saint-Pétersbourg où si vous n’avez pas de papiers d’identité, Propiska,  vous n’avez pas accès à l’eau potable, ou alors très difficilement.

Des dizaines de milliers à souffrir de la soif
L’ONG pétersbourgeoise, Nochlechka, profite de cet événement pour rappeler l’immense problème de l’accès à l’eau pour les sans-abris.
A Saint-Pétersbourg les plus démunis n’ont aucune possibilité d’utiliser l’eau potable pour boire, l’eau pour se laver, l’eau pour faire sa lessive, de plus ils n’ont aucun d’accès gratuit aux toilettes publiques.
Grigori Sverdline, directeur de Nochlezhka, nous informe que : « Les SDF sont obligés de boire l’eau des cours d’eau fort pollués de la ville (des rivières et des canaux) ce qui a évidemment des effets néfastes pour leur santé. D’autre part, ils n’ont tout simplement aucun endroit pour se laver : la ville ne possède pas de douches gratuites, tandis que les bains publics leur refusent l’entrée.
Il nous déplait que certains d’entre eux sentent mauvais, mais il ne nous vient pas à l’esprit qu’ils n’ont tout simplement pas d’endroit pour se laver et faire leur lessive.  »

Crever de soif
Sergueï, russe sans-papier, la quarantaine d’année, le visage buriné par la survie, une bouteille d’eau à la main, nous raconte son calvaire quotidien que représente la recherche d’eau potable.
« Il y a seulement deux possibilités d’en avoir de la propre. Gagner un peu d’argent et l’acheter ou se rendre dans les toilettes du Macdonald. Mais si nos vêtements sont sales, difficile d’entrer et de boire l’eau aux toilettes.
Parfois, nous choisissons parmi nous une personne qui a les vêtements les moins sales et il va chercher de l’eau pour nous tous.
Il y a des jours où je ne peux rien acheter à boire, où je crève de soif. Aujourd’hui, par exemple, je n’avais rien bu avant cette distribution.» Il est 19h30 !

En ce jour, les sans-logis de Saint-Pétersbourg doivent se sentir, une fois encore les oubliés de l’administration.