Pour le sans-abri, le chariot de supermarché permet d’y transporter toutes sortes d’objets, parfois indispensables à sa survie.
Au contraire des clients des centres commerciaux, les sans-abris n’entassent pas dans leur caddie de fortune d’avenantes victuailles.
Un transport utilitaire
Pour eux, ce véhicule de circonstance permet de déplacer toute une vie résumée à quelques effets essentiels à leurs yeux. Le chariot facilite aussi la récupération d’objets divers rencontrés dans la rue.
Nikolaï, 35 ans, Russe sans-papiers sans-abri rencontré du côté de la gare d’Obhukovo à Saint-Pétersbourg, nous raconte : Je l’utilise pour récolter du verre, du métal, afin de gagner chaque jour quelques centaines de roubles. Depuis que j’ai ce véhicule mes revenus ont passé à 300 roubles (4,50 francs).
Nikolaï donne un nom de voiture à ses caddies. L’actuel est une Mercedes car indestructible.
Mon gagne pain
Ma Mercedes transporte facilement un demi-quintal (50 kg). Une fois même j’ai pu y charger des garnitures de soupapes qui pesaient bien dans les 174 kilos.
Où est-ce que je l’ai trouvé ? Devant la porte d’un immeuble. Vous savez, bien des gens les utilisent pour rentrer chez eux avec leurs courses et les abandonnent là, dans la rue. Il m’est arrivé aussi d’utiliser des poucettes mais ce n’est pas terrible, elles ne supportent pas de poids, normal il est rare qu’un poupon pèse vingt kilos ou plus. Donc gare à ceux qui lorgnent sur ma Mercedes, je suis près à les étriper pour la conserver. C’est mon gagne pain!