Bis repetita

Qu’ils s’appellent Nicolaï, Alexeï ou encore Ivan leur destin se ressemble dramatiquement. Comme si pour cette catégorie d’homme le quotidien bégayait.

Sergueï n’échappe pas à la règle. Lui aussi a été la victime d’un entrepreneur mafieux.

Victime de scélérats
Sergei est venu à Saint-Pétersbourg pour travailler. Il a trimé sur un chantier de construction, et là, non seulement on lui a tout volé, mais il a été tabassé lorsqu’il voulu protester.
A l’hôpital, une fois remis en état, un médecin lui a indiqué l’adresse de Nochlezhka.
Comme pour Nicolaï, Alexeï ou encore Ivan, Sergueï y a trouvé un refuge ainsi que le service juridique qui l’aide à récupérer une identité, un droit à l’existence.

Une complice indifférence
On ne peut que se poser la question : pourquoi les services de l’Etat laissent agir en toute impunité ces entrepreneurs véreux ?
Plus d’une fois Nochlezhka a dénoncé ces agissements criminels devant le procureur, a signalé des disparitions forcées, a pointé du doigt ces rabatteurs qui viennent, lors de la tournée du Bus de Nuit, tenter le sans-abri d’un inespéré travail bien rémunéré alors qu’il s’agit purement et simplement d’esclavage qui l’attendra.
Oui, on peut légitiment se poser la question si ce laisser faire des autorités n’est pas le fruit de la corruption, si certains fonctionnaires n’ont pas été achetés par les groupes mafieux qui contrôlent partie du milieux de la construction pétersbourgeoise ?

Une personne très volontaire
A Nochlezhka, Sergueï ne resta pas à ne rien faire en attendant de récupérer des papiers.
Au contraire, il participa très activement à la construction de l’auvent que l’ONG pétersbourgeoise a monté à l’entrée de son Centre d’Accueil.
Aujourd’hui, Sergueï est sur le point de récupérer ses papiers (Propiska) et il est à la recherche d’un emploi stable qui lui permettra de louer une chambre rien que pour lui.