L’histoire de Youri est consternante tant elle montre à quel point un citoyen russe peut vite se retrouver à la rue.
En octobre 2015, Youri et sa femme Elena quittent la ville d’Astrakhan pour tenter leur chance à Saint-Pétersbourg.
Ils mettent leur appartement en vente, partent pour la Venise du nord où, avec le fruit de la vente, Youri et Elena pensent acheter une chambre dans un appartement communautaire.
Pour compléter leurs économies, le couple travaille, chacun de son côté, comme vendeurs et louent un tout petit studio.
Votre femme n’est pas venue aujourd’hui
Le 27 février 2016, en rentrant du travail, Youri en vain attend sa femme.
Inquiet, il appelle son lieu de travail et la réponse l’abasourdit : « votre femme n’est pas venue aujourd’hui ».
Regardant mieux autour de lui Youri remarque que les affaires, toutes les affaires d’Elena ne sont plus là.
Par contre, il ne lui faut pas beaucoup de temps pour constater qu’avec sa femme toutes leurs économies se sont envolées, son passeport intérieur aussi.
Youri file à la police, dépose plainte mais jamais il ne reverra sa compagne.
Pire, c’est le jour de payer le loyer et il n’a pas assez pour s’en acquitter.
Sans compréhension aucune, le propriétaire le met séance tenante à la porte et voilà Youri à la rue sans identité aucune.
Une logique toute russe
Sans papier, sans domicile, Youri perd son travail, ainsi va la logique en Russie.
Deux mois de galère, où tout d’abord, pour subsister, il vend à bas prix le peu qu’Elena avait laissé derrière elle, quelques souvenirs sentimentaux sans grandes valeurs commerciales.
Il se sépare aussi de sa valise et de ses habits ne gardant que l’indispensable à sa survie.
Deux mois jusqu’à ce que Youri entende parler de Nochlezhzka
Depuis Youri en attente de ses papiers est hébergé dans le Centre d’Accueil de l’ONG.
Elle lui cherche aussi un travail mais pas facile tant qu’il n’a pas récupéré sa Propiska, et pas simple non plus lorsque l’on a passé la cinquantaine.