Misérable inégalité

En cette journée des femmes, synonyme trop souvent d’inégalités, force est de constater que les citoyennes russes sans-papiers sans-abris ont un sort encore plus détestable que leurs compagnons d’infortune.
En effet, de très nombreuses femmes doivent doublement galérer pour trouver un abri nocturne.
Non seulement le droit d’obtenir un lit dans un centre d’aide sociale n’est réservé qu’aux porteurs de documents en règle (propiska) mais même en ce cas, très peu d’espaces sont consacrés aux femmes et à leur progéniture.

Aujourd’hui, on compte seulement 45 femmes parmi les résidents des maisons de nuit tandis que le nombre des candidates s’élève à plus de 200 pour un lit.

A Saint-Pétersbourg l’on compte officieusement plus de 60’000 sans-papiers sans abris.  30 % sont des femmes.

Déjà en 2009, pour sensibiliser l’administration pétersbourgeoise à ce grave problème social, l’ONG Nochlechka avait interpellé sous la forme d’une lettre ouverte la gouverneure de Saint- Pétersbourg de l’époque, Mme Valentina Ivanovna Matvienko. La requête fut examinée par les autorités de la ville et plus précisément par le Comité de la Politique Sociale qui répondit que pour l’instant il n’envisageait pas de créer un centre pour les femmes sans-abris.

Toujours rien
Huit ans plus tard force est de constater que la discrimination demeure.
Malgré les instances de l’ONG, malgré diverses lettres de recommandation signées et envoyées par le Comité de la Politique Sociale aux centres d’arrondissement du service social et aux maisons de nuit, rien n’a changé.
Aucune mesure n’a été prise, aucune augmentation du nombre de lits n’a été enregistrée.

En 2017 les citoyennes sans-papiers sans-abris restent mises de côté et plus que jamais à la rue.
Devenons-nous nous en étonner ?

A la lecture de la scandaleuse décision du parlement russe (Douma) du 27 janvier dernier de dépénaliser les violences domestiques, force est de constater qu’en Russie les femmes, avec ou sans abris, ne sont pas à la fête.