Maslenitsa

La fin de l’hiver arriverait-il ? Les sans-papiers sans-abris l’espèrent vivement.
Pour le moins, Maslenitsa et son symbole solaire, le blinis, augurent le prochain renouveau.

Tout en rondeur et doré, le blinis, à défaut de chasser le froid, la neige, le vent glacial, réchauffe les corps meurtris.

Le blinis, le roi de la fête
Maslenitsa, comme bien des fêtes religieuses, a une double ascendance, païenne et chrétienne.
Du côté païen, c’est une fête héliocentrique, célébrant le départ imminent de l’hiver.
Son pendant chrétien ouvre la dernière semaine avant le Grand Carême russe.
Son symbole est depuis toujours le blinis, cette petite crêpe faites avec des ingrédients interdits lors du Carême orthodoxe : le beurre, les œufs et le lait.
La fête s’achève en apothéose le dimanche soir quand “Dame Maslenitsa” est déshabillée et brûlée en un feu de joie. Ses cendres sont enterrées dans la neige afin de fertiliser la terre.
Peut commencer le “Grand Carême”.

La coutume veut que le premier blini soit destiné aux disparus ou aux mendiants, on en dépose un près de la fenêtre.

Eux aussi
Hors de question que les sans-papiers sans-abris soient privés de ce moment de joie et de partage.
En ce sens Nochlechka organise, à Saint-Pétersbourg comme à Moscou, une vaste distribution de blinis et pour ce faire appelle la population à lui apporter des crêpes. Des crêpes sucrées ou fourrées, épaisses ou fines, avec ou sans trous, toute quantité est la bienvenue.

Une généreuse récolte
L’année dernière, les Pétersbourgeois, les Moscovites, nous ont donné plus de 800 kg de crêpes.
Nous espérons que cette année cette générosité ne faiblira pas, nous raconte Andrey Chapaev, coordinateur de projets humanitaires de Nochlechka.
Grâce à eux, nous avons battu tous les records de collecte : 700 kg de blinis à Saint-Pétersbourg et 116,5 kg à Moscou, ajoute, tout sourire, Andrey Chapaev.

Pour Nochlechka, cette célébration est aussi une occasion de diversifier le si modeste régime alimentaire des sans-papiers sans-abris.
Et bien sûr, de dire symboliquement adieu à l’hiver, cette saison tant redoutée par celles et ceux qui l’affrontent dans la rue, conclut Andrey Chapaev.

L’hiver est encore là
Si sous nos latitudes lémaniques on se croirait déjà au printemps, à Saint-Pétersbourg, à Moscou, le froid persiste sans miséricorde.
La nuit dernière le thermomètre frôlait les moins dix-huit, la neige toujours continue de tomber, des conditions rendant la survie des sans-papiers très aléatoires.
Pour le moins nos deux Tentes de Survie, notre Abri de Nuit, notre Centre d’Accueil apportent un refuge sûr, de la nourriture et des soins de première urgence à tous ces démunis.

Merci infiniment de votre confiance, continuez à soutenir notre travail.
Il sauve de très nombreuses vies.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer notre appui financier, plus indispensable que jamais

 

 

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