Les habitudes domestiques qui pour nous semblent insignifiantes sont pour le sans-papier sans-abris de Saint-Pétersbourg de véritables quêtes.

Par exemple, la possibilité de boire, de prendre une douche. Pour nous qui vivons dans des appartements au confort assuré, il est facile de tourner le robinet, remplir un verre, se laver, cuisiner. Mais essayez à Saint-Pétersbourg sans-papier de trouver une eau de bonne qualité à un prix et en un lieu accessible, même en ce 22 mars journée internationale de l’eau.

Ils sont des dizaines de milliers à souffrir de la soif
En ce jour, l’ONG pétersbourgeoise, Nochlechka, profite de l’événement pour rappeler l’immense problème de l’accès à l’eau pour les plus de 60’000 citoyens russes sans-papiers sans-abris.
Dans cette ville, les plus démunis n’ont aucune possibilité d’utiliser l’eau potable pour étancher leur soif, pour se laver, ils n’ont aucun accès gratuit aux toilettes publiques.

A ce sujet Grigori Sverdline, directeur de Nochlechka, nous informe que :
Les SDF sont obligés de boire l’eau des cours d’eau fort pollués de la ville (des rivières et des canaux) ce qui a évidemment des effets néfastes pour leur santé.
De plus, la ville ne possède pas de douches gratuites accessibles aux sans-papiers, tandis que les bains publics leur refusent l’entrée.
Il nous déplaît que certains d’entre eux sentent mauvais, mais il ne nous vient pas à l’esprit qu’ils n’ont tout simplement pas d’endroit pour se laver.

L’un des très rares point d’eau potable de la ville qui existe est la colonne d’eau à proximité de la gare de Ligovo dans les districts Frunze et Nevsky, coincée entre la voie ferrée et une décharge illégale.
En cette journée mondiale de l’eau, les sans-papiers de Saint-Pétersbourg doivent se sentir, une fois encore les oubliés de l’administration.