Le bol de soupe

Aujourd’hui, moi l’ancien sans-abris, je prépare la soupe pour mes ex-camarades de misère.
Et dire qu’il y a deux ans, j’attendais avec impatience le Bus de Nuit pour recevoir un bol de soupe chaude.
Quelle fierté.

Dimitri, après avoir subi les affres de la rue, aujourd’hui marmitonne aux cuisines de notre restaurant Entrée depuis la rue.
Dimitri, un exemple de réussite de réinsertion.

Le clin d’œil du destin
Le tac-tac-tac bruyant du couteau aiguisé éminçant à toute vitesse les carottes couvre presque notre conversation.
Dimitri prépare une soupe aux légumes pour la tournée du Bus de Nuit de ce soir.
Jamais je n’aurais cru possible un tel renversement de situation. Pensez, il y a encore quelques mois, je battais le pavé, affrontais les épreuves, survivais tant bien que mal, et aujourd’hui, je gagne ma vie en aidant mes anciens collègues d’infortune.
C’est incroyable, un vrai miracle, nous raconte, enthousiaste, Dimitri.
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Que d’efforts
Pour Dasha Lysukhina, administratrice du Centre d’Accueil de Nochlechka : ce projet de café social doit être, pour le sans-abri, l’une des dernières marches tendant à reconquérir ce quotidien normalisé, tant ardemment souhaité.
Il n’est jamais commode pour un sans-papiers sans-abris de retrouver les mécanismes d’un quotidien lambda.
La survie du sans-papier provoque de telles séquelles qu’il est des plus complexes de les atténuer toutes.
C’est pourtant à ce dont nous nous employons dans notre Centre de Réinsertion, orienter ces rescapés de la rue vers une existence plus conventionnelle.
Notre restaurant Entrée depuis la rue en donne la possibilité.

Notre bistrot
Malgré la crise économique provoquée par les événements du mois de février, notre restaurant tourne.
Ce n’est pas facile évidemment, nous explique Irina Sagurova, responsable de la communication chez Nochlechka.
Aujourd’hui notre but est que ce lieu devienne un indispensable dans le quotidien des Pétersbourgeois,
Nous désirons qu’ Entrée depuis la rue soit un lieu de rencontre, de partage, où tout un chacun a du plaisir à s’y retrouver, à y passer un bon moment.
Notre but aussi, ajoute Irina, soit que ce lieu accueille des fêtes, des événements.

Quel pied de nez
Le Bus de Nuit va bientôt arriver, Dimitri se hâte de transvaser sa soupe aux légumes dans les boilles vertes qui, dans quelques heures, nourrira ses anciens acolytes.
Vous vous rendez compte, s’exclame Dimitri, que les sans-papiers sans-abris, aujourd’hui et les prochains jours, vont manger le repas préparé par un ancien sans-abri.
Quelle revanche !

Chaque soir, le Bus de nuit nourrit une bonne centaine de personnes. De plus, les médecins bénévoles de Charity Hospital prodiguent des soins de première urgence.

Le sans-abrisme n’a pas disparu le 24 février
Merci à toutes et à tous de parler de Nochlechka, de nos succès, de nous aider à poursuivre nos multiples entraides.
Merci infiniment de votre confiance, continuez à soutenir notre travail.
Il sauve de nombreuses vies.

Important : malgré les embuches du boycott, nous arrivons toujours à transférer notre appui financier, plus indispensable que jamais.

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